11 L.A.S., vers 1901, à Edmond SÉE ou à sa sœur, Mlle G. Sée ; 8 pages et demie in-8 ou in-12, qqs en-têtes L’Écho de Paris et qqs adresses. [5 février 1901]. « Je viens de voir Bailly. Ça va pour les 40 lignes en tête des Echos. Donnez-les-lui, elles passeront sans faute »... [16 mars]. « Je ne puis assez vous dire combien je suis heureux que vous ayez pensé à moi, pour la soirée de M. de St Victor »... [11 avril]. L’insuffisance d’une actrice, Mlle D. met les auteurs et leur directeur dans l’embarras... Lundi. Il annonce l’envoi de son petit roman : « Puis-je compter sur votre obligeance ? Si vous voulez bien faire un court article, vous me causerez un vif plaisir »... Jeudi. Il ne sait rien « de plus tendrement délicieux que d’être lu et jugé par un tempérament comme le vôtre, artiste et qui comprend »... Il demande un exemplaire de La Brebis pour sa correspondance littéraire, dans une grande revue... Remerciements, rendez-vous, etc.
MANUSCRIT autographe signé, Propos d’un Normand, [1907] ; 2 pages in-8. Sur l’injustice sociale et le traitement des députés (article publié dans La Dépêche de Rouen du 20 novembre 1907). « Un article de journal m’a rappelé l’autre jour qu’un douanier reçoit quatre-vingt dix francs par mois environ ; cela m’a fait penser aux députés, qui gagnent quinze mille francs par an. Vous direz à cela qu’il est plus difficile d’être bon député que d’être bon douanier ; je le crois. Mais c’est plus agréable aussi, d’être député que d’être douanier. Le député goûte mille plaisirs d’orgueil ; le douanier a pour métier d’être soupçonneux ; et ceux dont ils visitent les malles ne le paient point en sourires ; cela mérite une compensation. Nous trouvons naturel qu’un homme intelligent et instruit qui organise et dirige soit plus payé qu’un balayeur ; nous oublions une chose, c’est que l’homme intelligent et instruit est déjà plus heureux que l’autre, par le respect qu’il inspire et par la puissance qu’il a. Singulière justice, qui consiste à favoriser ceux qui sont déjà les plus heureux ; sentiment monarchique au fond »… Etc. Et Alain de conclure : « Les députés ont oublié la Justice, et ils le savent bien ; écoutez-les ; dès qu’on leur parle des quinze mille francs, ils en viennent aux injures. Tout n’est donc pas perdu, puisqu’ils ont des remords ».
P.S., Paris 8 juin 1673 ; vélin oblong in-8. « Sire de Pons et souverain de Bedeilles, sy devant cappitaine lieutenant des gendarmes de la garde du corps de Sa Majesté, gouverneur de Guyenne, Mareschal de France », il reçoit la somme de 179 livres 4 sols 4 deniers, pour un quartier de sa rente sur les gabelles de France.
L.A. (minute), [1831], à un ministre ; ¾ page in-fol. Brouillon d’un rapport à un ministre. « Rapport sur un ouvrage intitulé : Cours de géométrie et de trigométrie des aspirants à l’école polytechnique et aux écoles d’artillerie et de marine, par A. Mutel, Capitaine d’artillerie » [Auguste MUTEL (1795-1847)]. Ampère informe le ministre que cet ouvrage lui a « paru propre à améliorer singulièrement l’enseignement des mathématiques dans les collèges royaux »…
L.A.S., 16 avril 1867, [au Dr Auguste NÉLATON] ; 1 page in-8. Recommandation de « M. Wickam, que vous avez à juger comme exposant d’objets de chirurgie, et pour qui j’ai depuis longtemps la plus parfaite estime. [...] M. Wickam est docteur en médecine, il a été interne de nos hôpitaux »...
L.A.S., [automne 1913], à Jean-Émile LABOUREUR ; 1 page in-12. « Voici le texte d’un Fantôme de nuées. Renvoyez épreuves. Travaillez bien. Gravez une belle image, écrivez-moi. Vite épreuves »… [On ne connaît pas de projet de Laboureur pour l’illustration de ce poème de Calligrammes.] On joint un bulletin d’abonnement pour Les Soirées de Paris.
L.A.S., 25 février 1874, [à Pauline VIARDOT] ; 1 page in-8 (cachet sec Collection Viardot). Il va mettre le comble à son indiscrétion en sollicitant « deux invitations de danseurs » à son bal du 3 mars : « Nos protégés sont MMrs Lescot, 9, rue de Parme, et Maurice Defly, 6 rue St Georges »...
poème autographe signé, Portrait d’Henri Matisse dans sa centième année, 1968 ; 3 pages in-4. Bel hommage poétique au peintre MATISSE, recueilli dans Henri Matisse, roman (1971) sous le titre Henri Matisse dans sa centième année. Le manuscrit, à l’encre bleue, compte 75 vers. Il est signé en fin et daté 1968
« Quelque part cette ville ainsi qu’une laitue
En bas abandonnée
Quelque part au bout de la course
Au bout de nous-mêmes Au
Bord balbutiant de la mer sous la
Haute aisselle des routes […]
Quelque part au-dessus des serres et des songes
Au-dessus des tracas du jour
Un regard
Est-ce
Un homme un aigle une
statue
Seule image du temps rencontrée en cette vie »…
manuscrit autographe signé, Racine ou l’Art français ; titre et 9 pages in‑4 (marques de typographes). Belle étude sur Jean RACINE. « L’autre hiver, comme nous parlions de Racine, quelques amis et moi : “Votre Racine, jeta André MALRAUX, est une pure création des Français”. Il ne serait pas nécessaire de modifier beaucoup cette parole, du moins dans sa forme, pour que l’on y pût découvrir le plus beau titre du poète. Il suffirait de dire : une création de la France […] Car c’est bien la France qui a fait Racine, préparé sa venue, nourri son génie. Et si toute pièce de Racine nous émeut par ses caractères personnels, à la scène elle nous émeut aussi comme une célébration de l’art français »… Survolant la biographie de Racine, Marcel Arland s’attache à l’étude des pièces et de l’art du tragédien, avant de conclure : « Car enfin cet homme, dont Racine se propose de faire l’Homme ; cet homme inquiet, avide, infirme ; ce pantin superbe, dramatique ou lamentable sous l’uniforme de courtisan ; sous la loi chrétienne, tant d’appétits déchaînés ; toute la pompe et l’ordure du grand règne, les avorteuses et les poètes, les favorites et les escrocs, les princes héroïques ou sodomistes, les drames d’alcôve et la majesté de la chaire : tout ici se compose, se décante et s’ennoblit. Toute médiocrité disparaît comme s’effaçaient les défauts de l’œuvre. Il ne reste plus qu’une tendre et cruelle violence, de beaux mythes qui nous éclairent à notre cœur, une pure union de l’homme et de la poésie, ou plutôt le prolongement, le dépassement de l’homme par la poésie, ce chant profond et souverainement harmonieux qui nous console de nous-même ».
DESSIN à la plume avec ENVOI autographe signé, 1954 ; 21 x 27 cm. Curieux dessin d’une créature fantastique, sorte de robot à tête humaine, envoyé pour des vœux de nouvel an, les chiffres « 19 » et « 54 » sortant de deux bonbonnes ou cornues portées par cette créature. En bas à gauche, Audiberti a écrit : « Avec les meilleures affections, à vous tous, de Jacques Audiberti ».
MANUSCRIT MUSICAL autographe signé, Fantaisie pour harmonium ; 4 pages oblong in-fol., plus titre (qqs légères effrang. sur les bords). La page de titre-dédicace est ainsi rédigée : « Fantaisie pour Harmonium / Impromptu composé et dédié à Mme Talabot / par Edmond Audran ». Cette Fantaisie est en si bémol majeur à 2 temps, Allegro, compte 174 mesures (sans les reprises), et porte des indications de registration. [Le futur compositeur de La Mascotte fut organiste et maître de chapelle de Saint-Joseph de Marseille de 1861 à 1878.]
POÈME autographe, Ballade du Jour de l’an pour les étrennes de tout le monde ; 2 pages in-fol. Ce charmant poème de 28 vers (trois huitains et un quatrain d’envoi) fut publié dans l’édition définitive des Occcidentales (Charpentier, 1875).
« Je souhaite bon jour, bon an
A Monsieur Chose, à Mistenflute,
Au tambour qui fait : Rataplan !
Au rimeur que rien ne rebute »...
L.A.S., Paris 24 août 1874, à Georges de CADOUDAL ; 2 pages et quart in-8 à sa devise Never more. Belle lettre du royaliste catholique fulminant contre BULOZ. À la veille de la Saint-Louis, « vieille fête royaliste », il envoie un « bouquet » pour La Restauration : « Les fleurs en seront pour Madame Louise de France, et les épines pour ce polisson de Buloz qui, dans sa Revue des deux mondes, la laisse insulter. Ce bouquet, c’est l’article de M. Léon BLOY. Il me l’a lu hier. Je l’ai trouvé fort beau, fort ému, fort touchant dans toute la partie qui concerne la fille de Louis XV. On sent que qui a écrit cela est réellement chrétien. Diablement chrétien, – trouvera Buloz qui sentira dans son “comment ha nom ?” la fourche du Diable. Ni les Anges, ni les saints, ni l’archange Saint-Michel ni Saint-Georges, – votre patron, monsieur Georges de Cadoudal – n’ont de glaive au service de Buloz. Il faut la fourche du Diable pour retourner tracasser convenablement ce fumier, et elle peut, quand il s’agit de l’honneur de Dieu, être maniée par des mains chrétiennes. J’ai demandé pourtant quelques modifications à ce coup de fourche & Mr Bloy les a faites. Il ne faut pas grandir ses ennemis même dans le mal qu’ils font. Faites du Buloz un melon, et même une citrouille, mais jamais une mappemonde, malgré le nom de son journal ! »… En post-scriptum, il rappelle la promesse de papiers « sur votre glorieux oncle », pour lui servir au « portrait qui marchera que j’en veux faire »…
L.A.S., jeudi [18 janvier 1894], à Ernest LA JEUNESSE, à Nancy ; 1 page et quart in-8, enveloppe. « Je serai heureux si je puis classer votre manuscrit, et vous avez raison de trier de ma lettre les conclusions que vous m’indiquez. Il ne faut pourtant pas que nous ayons la certitude de trouver un éditeur ; mais la préface que vous désirez vous reste acquise »…
PHOTOGRAPHIE avec dédicace autographe signée, 1905 ; 20 x 13 cm sur carte à la marque du photographes (26 x 17,5 cm). Portrait en pied en tenue de ville par REUTLINGER, dédicacé sur le carton « à l’ami Serge Basset affectueusement offert Bartet 1905 ».
P.A.S. sous son portrait dessiné par R. KASTOR ; 1 page in-4. Portrait en buste par Robert Kastor, à l’encre de Chine, avec cette déclaration autographe : « Gardons l’ouvrier des violences stériles et des excitations démagogiques ; le Syndicat, le bulletin de vote, l’organisation sous toutes ses formes, voilà les seules armes que nous devons mettre entre ses mains »…
L.A.S., château d’Augerville [1856 ?], à un ami ; 1 page in-8. Son ami pourrait s’étonner de ne pas l’avoir revu, depuis la soirée où il a eu tant de succès, mais le lendemain Batta a quitté Paris avec BERRYER. « Ce ne sera donc qu’à mon retour que je pourrai [...] te redire que combien j’ai été touché de la preuve d’affection que tu as bien voulu me donner. Je sais mon bien cher ami qu’en toute circonstance tu peux compter sur moi, et que je serai toujours heureux de te donner les preuves de ma sincère amitié et de tout mon dévouement »...
L.A.S. « Charles », [Bruxelles] 3 septembre 1865, à sa mère Caroline AUPICK ; 2 pages et demie in-8, timbre sec de l’Hôtel du Grand Miroir à Bruxelles. BELLE LETTRE DE BRUXELLES À SA MÈRE. Il s’ennuie beaucoup : « je pense combien je suis heureux près de toi, […] je rumine souvent comment je pourrai réparer tout ce que j’ai à réparer, [...] je suis épouvanté de la grosseur de la tâche »… Il espère « aller prochainement à Paris avec une certaine quantité de manuscrits, pour en tirer de l’argent, et diminuer d’autant ma dette ici ; car je ne peux pas consentir à manger d’avance les 4000 fr. espérés, sur lesquels, d’ailleurs, il y a tant déjà à prélever ». De Paris, il ira embrasser sa mère à Honfleur. Il présente son affection à sa belle-sœur, mais il enrage de colère contre son conseil judiciaire Narcisse ANCELLE : « On a découvert que Mad. Ancelle avait une âme sensible. Vraiment ! j’en douterai toujours. [...] M. Ancelle me conseille de revenir sans payer en laissant mes manuscrits et mes livres !!! Ah ça ! Il est fou, archifou ! Je t’aime, je t’aime beaucoup ; je suis plein de tristesse ; j’ai besoin de beaucoup de force. Demande pour moi cette force à Dieu »... L’éditeur LEMER lui a écrit : « Il devait conclure avec M. GARNIER le 12, avant le départ de ce dernier. Depuis lors, pas de nouvelles. Affaire manquée ? [...] Les gens qui ne sont pas exilés ne savent pas ce que sont les nerfs de ceux qui sont cloués à l’étranger, sans communications et sans nouvelles. Je viens d’écrire à Sainte-Beuve, pour lui demander s’il a été consulté »... Correspondance (Pléiade), t. II, p. 525.
PHOTOGRAPHIE avec DÉDICACE a.s. au libraire Pierre BERÈS, janvier 1964 ; 24 x 16,5 cm, tirage argentique noir et blanc, sous verre. Beau portarit du peintre dans son atelier, devant la verrière, debout, en train de rouler une cigarette. Il a écrit à l’encre noire : « Pour Pierre Berès avec amitié Bazaine Janvier 1964 ».
L.A.S., [Paris] 1er décembre 1862, à sa mère Camille BAZILLE ; 4 pages in-8 (pli fendu et réparé au 2e f.). BELLE ET RARE LETTRE SUR SES DÉBUTS DE PEINTRE étudiant à Paris dans l’atelier de Charles Gleyre. Il donne à sa mère des détails sur sa manière de vivre : « Le matin, entre huit et neuf heures Alfred Parlier me réveille en allant à son école. Je me lève et je vais à l’atelier où je reste jusqu’à onze heures. À cette heure je vais déjeuner dans une pension d’étudiants située près de la rue Serpente », où l’on mange « très bien et beaucoup, on paie le déjeuner 16 sous et le dîner 25, le vin non compris. […] Le matin on a la soupe, deux plats à choisir entre une douzaine, et du dessert. Le soir on a la soupe, le bouilli, deux plats, de la salade et du dessert. J’ai de plus l’agrément de n’être là qu’avec des étudiants en médecine, dont plusieurs amis de collège. Après déjeuner je retourne à l’atelier jusqu’à trois ou quatre heures. De là je vais au cours d’anatomie, les jours où il a lieu. L’atelier n’est ouvert que quatre jours de la semaine. Les autres jours je me lève un peu plus tard, ou bien je vais à l’hôpital de la Charité ». Le soir il dîne avec ses amis Frat et Teulon, « puis nous allons faire une partie de billard, ou promener sur le boulevard, ou au théâtre. En revenant, nous jouons très souvent du piano avec Frat. Ce soir nous avons joué pendant deux heures mes symphonies de Beethoven ». Il a fait en vain la queue au Théâtre Français pour voir la pièce nouvelle d’Émile Augier, le Mariage de Giboyer, mais les derniers billets « ont été épuisés à quelques personnes avant moi ». Il va « tous les samedis soirs chez les Mamignard qui sont toujours charmants pour moi. Ils reçoivent une société très amusante, mais pas des plus distinguées ». Il demande des nouvelles de Montpellier, et embrasse toute la famille… Correspondance, p. 31-32 (n° 8).
L.A.S., 1er octobre 1888, [à l’éditeur Léon CHAILLEY ?] ; 1 page et demie in-8. Il remercie de sa plaquette le concernant, qui est parfaite. « Je n’avais plus de portraits, le photographe qui m’a fait le plus ressemblant non plus ; bref, je viens à l’instant de vous en mettre un à la poste. M. de CHENNEVIÈRES est peut-être absent de Paris. Je me fais fort d’obtenir son autorisation et je prends la chose sur moi. Si vous devez publier les Notes d’album, confirmez le moi et je les grossirai un peu »...
L.A.S., Passy 12 décembre 1849, à Charles ROMAINVILLE ; 2 pages et demie in-8, adresse (petit manque par bris du cachet). Félicitations sur le Recueil de chansons nouvelles de Romainville. « On m’avait souvent dit et cela depuis longtems, qu’on fêtait de par le monde un M. Romainville, auteur de chansons fort gaies et fort spirituelles. Je ne connaissais rien des œuvres du confrère et à force d’en entendre faire l’éloge, j’avais fini par n’y plus croire »… Mais ce Recueil l’a convaincu qu’on ne l’avait pas trompé : « Après avoir lu et relu ce petit volume, beaucoup trop court, je vois qu’on eût pu étendre l’éloge qu’on me faisait du confrère. Je vois aussi que presque aussi âgé que moi […], vous n’avez pas renoncé à chanter encore. Je vous en félicite et le succès que vous devez espérer du 1er volume, va me faire attendre le second avec impatience. Ajoutez, je vous prie quelques heures heureuses à celles que je vous dois déjà. Mais dépêchez-vous : je vais avoir 70 ans. Il n’y a pas d’inconvenance à vous le rappeler, si j’en juge à tout ce que votre esprit a de jeunesse et de verve »… En post-scriptum, il remercie aussi d’une brochure : « Elle ne pouvait tomber mieux qu’entre les mains d’un rimeur qui n’a jamais su un mot de latin »…
L.A.S., Paris 17 septembre 1891, à Gaston MILHAUD ; 6 pages in-8 (fentes réparées). Intéressante lettre à son ancien condisciple de Normale. Il a eu si peu de temps pour prendre connaissance de son travail, qu’il n’a pu en faire une étude approfondie, « mais l’idée dominante m’en paraît bien neuve et bien intéressante. [...] D’un côté tu vises à établir que le principe de contradiction s’applique d’une manière générale aux créations de l’esprit plutôt qu’aux choses mêmes ; et de l’autre tu veux prouver que les notions et opérations mathématiques acquièrent une rigueur absolue dès qu’on les dégage de toute image concrète, de toute considération de qualité, pour leur laisser le sens en quelque sorte conventionnel où le mathématicien les prend »... Il recommande de s’attacher à la seconde des deux thèses, car la première se rencontre chez la plupart des métaphysiciens allemands de ce siècle... Quant à la partie mathématique, « tu ne me parais pas avoir suffisamment expliqué le parallélisme et l’accord constant des sciences inégalement abstraites, telles que l’algèbre et la géométrie »...
L.A.S., Château de Thoisy, La Chapelle-Vendômoise (Loir-et-Cher) [septembre 1946], à son fils Yves ; 4 pages in-8 (qqs petits trous). Charmante lettre à son « petit Yves chéri », alors en sanatorium pour soigner sa tuberculose. Il lui raconte l’arrivée de toute la famille dans la nouvelle demeure qu’il a louée, le château de Thoisy, près de Blois : « Le “château du XV siècle” n’était libre qu’au mois d’octobre. Ta maman l’a trouvé solidement occupé par une vieille dame énergique ». Ils ont été « recueillis à Chitenay par un ami inconnu, ancien aviateur de 1914-1918 », sur les instances duquel, « appuyées, je l’espère, de menaces caractérisées – la malheureuse vieille dame énergique a foutu le camp dix jours plus tôt. La maison est vraiment bien “quinzième”, avec des escaliers de pierre à vis et à fantômes, et des portes épaisses de dix centimètres. Il y a aussi de belles douves, dans lesquelles je fais le projet de mettre quelques lapins, pour le pittoresque. Malheureusement, ils seront noyés à la prochaine pluie... [...] Tout est plat. Nous sommes à plat dans un pays plat. [...] J’aime bien un château du XV, mais je voudrais y voir des chevaux, des chiens, et de nombreux serviteurs ou servantes. Il n’y a ici qu’un pauvre barbet, pas de chevaux, et tout le personnel se réduit à une gosse de quatorze ans, grosse comme un rat. Enfin, que veux-tu, la “famille” va camper dans le XV siècle comme elle a campé partout, comme elle campera partout, jusqu’à ce qu’on lui ouvre, dans le Paradis, un coin où s’engueuler tranquilles ». Il évoque leur séparation : « je t’ai vu avec une tristesse affreuse debout sur la route, avec tes yeux pleins de larmes. Je n’avais jamais été aussi triste depuis ce soir sinistre, quand je t’ai dit adieu aussi sur ce sacré quai de gare, après ton entrée à la “joyeuse” Pierre qui vire... Tiens soigneusement le coup quand même ! Je sais que Dieu te bénit comme je t’aime ». Il rassure Yves sur sa gentille femme Elsa et ses enfants, qui auront « ici tout ce qu’il faut »...
L.A.S., [à son dentiste le Dr Charles GODON] ; 1 page petit in-8 à ses chiffre, emblème et devise Quand même. « Pouvez-vous me donner une heure demain dans le tantôt. J’ai une première Lundi et j’ai besoin de vos soins »...
L.A.S., [fin novembre 1849], à un ancien collègue ; 2 pages in-8. Il s’étonne de se voir attribuer des dispositions peu bienveillantes à son égard : « Vos lettres d’août dernier ont été fort applaudies par moi et [...] je ne suis resté muet devant personne, et, comme tout homme de cœur le devait faire, j’ai loué hautement cet acte de loyauté, de courage, de dévouement à la chose publique. [...] J’ai tout à fait ignoré que qui que ce soit eût blâmé la publicité que L’Union avait donnée à vos lettres et pour mon compte j’en ai complimenté le directeur de ce journal »... Il sera heureux de retrouver son collègue dans l’Assemblée législative. « Pour ce qui est du dépt du Gard, j’ai vu la députation de ce département si unanime, si honorable, si considérable dans le pays, regarder toutes prétentions d’une influence étrangère comme imprudentes et impuissantes au milieu de cette population que vous connaissez »...