Catalogue 2023

Manuscrit musical autographe de 3 Lieder und Gesänge aus Wilhelm Meister op.98A, [1849] ; 4 pages in-fol.

Superbe manuscrit de premier jet et de travail de trois lieder sur des textes de Goethe.

C’est de mai à juillet 1849, à Dresde, que Schumann a composé ce cycle de neuf lieder (op. 98 a) sur des textes extraits des Wilhelm Meisters Lehrjahre (Les Années d’apprentissage de Wilhelm Meister) de Johann Wolfgang von Goethe, auquel il adjoindra plus tard un Requiem für Mignon op.98B ; il y fait alterner quatre chants de Mignon (soprano), et quatre du Harpiste (Harfner, baryton), plus un de l’actrice Philine (soprano).

Notre manuscrit, de premier jet, d’une écriture cursive à l’encre brune sur un bifeuillet à 24 portées, présente des ratures et corrections, et des additions, certaines au crayon (altérations, liaisons, nuances, accompagnement complété…), ainsi que d’intéressantes variantes avec l’édition.

Ce manuscrit rassemble, sur un bifeuillet, trois des lieder du Harpiste (nos 6, 4 et 8) :

[6] Harfner « Wer sich der Einsamkeit ergibt »… [Celui qui s’abandonne à la solitude est bientôt tout seul…] En fa mineur à 3/4 ; 56 mesures Le lied occupe la première page et la première moitié de la seconde. L’indication portée en tête est différente de celle de l’édition [Mit tief melancholischem Ausdruck] : « die Begleitung dieses [Lied] sehr zart, wie Harfenmusik » (l’accompagnement très délicat, comme une musique de harpe). La fin est assez différente de l’édition, pour la reprise du vers final. Les 7 mesures de conclusion du piano ne sont pas entièrement écrites, sauf la ligne de basse qui en donne l’harmonie et le rythme

[4] « Wer nie sein Brot mit Tränen »… [Qui n’a jamais mangé son pain dans les larmes…]. En ut mineur à 4/4 ; 39 mesures. Le lied occupe la 3e page et la première moitié de la 4e. Il est daté en fin « D[resden] 6 Juli 1849 » (6 juillet). L’indication au début est légèrement différente de l’édition [Erst langsam, dann heftiger] : « Erst langsam, nach u. nach heftiger » (d’abord lent, puis peu à peu violent).

[8] Harfner « An die Thüren will ich schleichen »… [Je m’en irai de porte en porte…] En ut mineur à 4/4 ; 28 mesures. Le lied occupe les moitiés inférieures des pages 4 et 2. Il a été fortement corrigé et retravaillé, puis biffé de deux traits de crayon.