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022 Denis DIDEROT (1713-1784) écrivain
L.A.S., [16 août 1781 à Alexandre-Marie de Dompierre d’Hornoy (1742-1828, conseiller au Parlement de Paris et petit-neveu de Voltaire)] ; 2 pages petit in‑4.
Belle lettre au sujet d’un procès intenté à son épicier, où il a été assigné à comparaitre.
Il s’excuse de l’importuner, « mais il est dans cette misérable affaire une circonstance singulière […]. Nous avons a faire à des gens cauteleux » : la plainte qu’ils ont déposée, et les dépositions des témoins qu’ils ont assignés « ne se trouvent point dans les sacs du greffier au petit criminel. Seroit-ce pour persuader aux juges que nous sommes les agresseurs. […] Seroit-ce que les dépositions ne leur étant pas favorables, ils jugent à propos de les soustraire à la connoissance du Tribunal. Seroit-ce qu’ils en attendent un plus grand effet, en ne produisant cette pièce que la veille du Jugement. Seroit-ce qu’ils se réservent pour revenir contre la sentence, au cas qu’ils subissent une condamnation : ne conviendroit-il pas au Juge d’ordonner avant tout l’apport de cette plainte. Je n’ai dans cette affaire d’autre intérêt que l’amour de la Justice. Je serois vraiment affligé s’il arrivoit que le faible soit opprimé. Je n’ai jamais eu de procès et j’espère n’en avoir jamais ; mais l’ignorance des affaires est un des grands inconvénients de l’état de l’homme de lettres, et je suis sur qu’une assignation auroit aussi facilement dérangé la tête de Voltaire que la mienne »… Il a daté, au bas de la lettre : « Ce jeudi, je ne scais quel jour du mois d’aout, le lendemain de la Vierge 1781 »…
7 500 €
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