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019 Anne-Robert-Jacques TURGOT (1727-1781) économiste, intendant de Limoges, puis contrôleur général des Finances
L.A., Paris 6 juillet 1776, [à Voltaire] ; 2 pages et demie in-4.
Belle lettre à Voltaire, après sa démission forcée des Finances (13 mai 1776).
Il a reçu la lettre de Voltaire par l’intermédiaire de M. de Vaines pendant son séjour chez la duchesse d’Enville, à La Roche Guyon. « On ne peut etre plus touché que je le suis de toutes les marques d’amitié que vous me donnés depuis ma retraite. Si je puis un jour aller vous en remercier a Fernei, ce sera un emploi fort doux du loisir qu’elle me laisse, et c’est une esperance a laquelle je serois bien faché de renoncer. J’ai trouvé en arrivant a Paris un nouveau sujet de remerciment. Mr Trudaine m’a remis l’epitre charmante que vous luy avés envoyée pour moi. Je suis fort loin d’ignorer le prix de la gloire, et il faudroit y etre plus qu’insensible pour n’etre pas infiniment flatté d’un pareil eloge venant d’un homme qui en a tant merité »… Il parle brièvement d’un de leurs amis qui vient d’éprouver un grand malheur... « Quant aux affaires du pays que vous habités, je ne suis plus à portée d’etre utile a ses habitans : mais Mr Trudaine et Mr de Fourqueux suivront l’execution de ce qui avoit eté arrangé. L’un et l’autre ont les memes principes que moi et n’ont pas moins de zele pour le bien. Mr de Clugni est homme d’esprit et je serois surpris qu’il ne soutint pas ce que j’ai pu faire d’utile à moins qu’on ne le gênât dans son administration. J’avoue que si cela arrivoit, j’en serois fort affligé »… Il termine en ironisant sur le contrôle de sa correspondance : les lettres lui parviennent « sans difficulté, sauf le petit inconvenient d’etre ouvertes a la poste. Je ne sais si en les faisant passer par Mr de Vaines ou Mr Fargès, on est bien sur de tromper la curiosité de Mrs les gens de lettres »… En tête, note autographe de Voltaire : « de M. Turgot ».
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