Catalogue 2023

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  • 016 Friedrich Melchior, baron von GRIMM (1723-1807) diplomate et écrivain allemand, il vécut en France dans le cercle des Encyclopédistes et rédigea la Correspondance littéraire, philosophique et critique

  • 016 Friedrich Melchior, baron von GRIMM (1723-1807) diplomate et écrivain allemand, il vécut en France dans le cercle des Encyclopédistes et rédigea la Correspondance littéraire, philosophique et critique Image
  • 28 L.A. (dont une signée), 1766-1783 et s.d., à Michel-Jean Sedaine ; 55 pages in-8, plusieurs adresses (tampons des archives Sangnier), une lettre incomplète.

    Intéressante correspondance sur l’actualité théâtrale.

    29 décembre 1766. Il transmet une lettre sur laquelle il voudrait le sentiment de Sedaine :« Vous direz d’abord que ces gens-là commandent un opéra comique comme une paire de sabots, et j’espère vous nous l’apprendrez bientôt. On dit que cette pièce est faite. Je vous souhaite un musicien digne d’elle. Pour revenir à ma lettre, je vous prie de me mander si vous avez par hasard quelque sujet en tête que vous puissiez abandonner à ces gens-là pour quelques mois. Comme on propose en tout vos pièces pour modèle, j’ai trouvé naturel de m’adresser à vous directement. Ce qui me fait risquer cette démarche, c’est que votre poème serait mis en musique par un très célèbre et très habile compositeur »… Lundi 17 [vers 1778 ?]. Envoi de l’épreuve d’un second acte [de Raimond V ?] : « Je suis bien aise qu’on vous tourmente pour le 3e. Plus l’ouvrage de Constance sera parfait, plus il sera digne d’elle. Je ne suis pas embarrassé de mon rôle parce qu’en dernier ressort je suis toujours pour l’auteur qui connait bien autrement son ouvrage que le lecteur le plus attentif »… Vendredi 26 [octobre 1781]. « Vous pouvez assurer M. Sedaine que sa pièce [Les Journalistes ?] a été jouée et rejouée et demandée et redemandée, et que les représentations en sont très suivies. J’ai reçu sa tragédie que je m’en vais lire avait toute chose »… Samedi 14 juin [1788 ?]. « Vous procédez actuellement à la Diderot d’heureuse mémoire. J’avais demandé un opéra comique, et vous me proposez maintenant deux pièces au lieu d’une, mais destinées pour le grand théâtre et vous oubliez qu’il ne s’agit que d’un théâtre particulier où les chœurs, les ballets et les décorations ne peuvent pas jouer le principal rôle. Si Pagamin est véritablement arrangé en opéra comique, je vous prie de me l’envoyer et je dirai que des occupations indispensables vous ayant empêché de songer à la Bergère des Alpes, vous envoyez cette pièce en attendant »… 15 juin. « J’ai lu votre Pagamin, et je pense que Rosette ferait une jolie sœur cadette à Aline. Elle me paraît tout à fait propre à être mise en musique d’un bout à l’autre et à faire fortune plutôt sur le théâtre de l’Opéra que sur celui de la Comédie italienne »… Ce mardi au soir. « Je compte bien qu’après la première pièce envoyée et jouée nous ferons beau train et que la bombe tombera au milieu des bucherons. Mais au bout du compte ceci n’est que mon idée, et vous êtes bien le maître de vous vanter dès à présent, si vous croyez que cela fasse perdre les cognées ». Il a reçu la veille une lettre impériale [de Catherine II] disant ceci : « Donnez-nous donc au plutôt du Sedaine, du Sedaine gai, car je n’aime pas le triste, et même je m’afflige le moins que je peux des malheurs dont je vois qu’on prend le deuil ailleurs ». Ainsi « vous voyez que si vous ne travaillez pas, ce sera pure malice de votre part »… Jeudi 17 décembre. Relative à sa demande d’appui pour une candidature : « Expliquons-nous, monsieur, et ne badinons pas. Je n’entends rien à la politique, et vous me parlez de celle de l’Académie. La personne au nom de laquelle j’ai osé solliciter humblement votre voix y entend encore moins […]. Je croyais m’adresser à un académicien et vous me répondez comme un membre d’un district ou d’un comité permanent »… Vendredi 18. Suite du différend :« Mais, mais, voyez donc comme l’Académie rend inflammable ! Toutefois si j’étais bien sûr, Monsieur, de vous avoir fâché, j’en serais très glorieux ; je croirais presque avoir un peu de votre génie qui avec des riens sait produire de grands effets. Mon billet et votre colère ! »… Jeudi 13. « Je regarde votre billet comme un engagement, et à moins que vous ne me fassiez dire le contraire, ou me le signifier par huissier […], je lui mande positivement que vous lui demandez votre revanche. Sans doute que nous avons perdu, puisque la pièce n’est pas jouée au moins préalablement car je ne désespère pas qu’elle ne le soit. […] Dites-moi que vous avez un sujet dans la tête […]. Ceux dont l’Impératrice demandait des canevas qui n’ont jamais été faits, étaient 1° Les politiqueurs 2° Les novellistes 3° Le dissipateur 4° L’Étourdi ou bien celui sur la parole de qui personne ne peut compter, parce qu’il est inconséquent, toujours en contradiction avec lui-même et qu’il n’a ni parole ni action fixe 5° Le mauvais maître, n’aimant que lui, injuste, maltraitant des gens, ayant le génie du tyran qui rend méchant tout ce qui l’entoure. À cela j’ajoute qu’on pourrait faire le bon maître, car cela reviendrait au même pour l’effet, pourvu que la pièce reste comique. […] Contentez-moi cette femme, je vous en prie »… Mercredi 18 juin. Remerciements pour son épitre et sa préface à laquelle il a apporté quelques corrections. Il se charge de l’envoi des exemplaires de l’Impératrice et du Prince Henri et « l’ambassadeur de Suède se chargera sans doute de l’exemplaire pour son maître ». Il est également question des livrets de Pagamin et de Philémon et Baucis… S.d. « Je me félicitais hier toute la soirée comme si j’étais l’auteur de la pièce, j’avois aussi l’âme serrée, et je l’ai encore. Si cette pièce n’a pas le plus grand succès sous quinze jours, si l’on n’y court pas comme des fous, si l’on n’en sort pas plein de joie d’avoir fait connaissance avec une si honnête et digne famille, il faut que cette nation soit maudite et que le don de juger et de sentir lui ait été retiré ; mais il n’en sera pas ainsi. […] Soyez sûr qu’une nation dont le recueil de comédies seroit composé de telles pièces, en deviendroit plus respectable et dans le fait meilleure. Quelle foule de mots vrais et touchants, et comme tout porte ! ». Il a été enchanté par le jeu de Préville et MoléMardi matin. « Au lieu de sabrer, couper, tailler, rogner, ajouter, vous me proposez vos idées comme si j’étais l’auteur de la pièce et que je n’eusse qu’à décider, accorder, refuser. […] Mais je ne donne pas dans le panneau et je ne puis prendre ni le rôle de troubadour ni celui de jongleur »… Etc. Et plusieurs courriers accompagnant l’envoi d’épreuves avec ses corrections et suggestions, lettres de félicitations pour les pièces de Sedaine, remerciements pour l’envoi d’exemplaires, etc.

     

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