Catalogue 2023

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  • 007 François de MALHERBE (1555-1628) poète

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  • L.A.S. « Malherbe », Paris 15 juillet 1626, à Jean-Baptiste Le Goux de LA BERCHÈRE (1568-1631), conseiller du Roi en ses conseils et Président en sa cour du Parlement de Bourgogne ; 1 page in-fol., adresse au verso avec cachets de cire rouge.

    Lettre inédite relative à son fils Marc-Antoine, condamné à mort après un duel, mais pour lequel il a fait appel et vient d’obtenir des lettres de grâce.

    [Marc-Antoine de Malherbe (1600-1627) fut un redoutable bretteur, qui donna bien des soucis à son père. En juin 1624, il tue en duel un bourgeois d’Aix-en-Provence, Raymond Audibert ; le 10 octobre, il est condamné par la sénéchaussée d’Aix à avoir la tête tranchée, mais a pu se réfugier à Caen. Malherbe porte l’affaire en appel devant le Parlement de Bourgogne, mais obtient en juin 1626 de Louis XIII des lettres de grâce, qui seront enregistrées le 13 février 1627, après indemnisation de la veuve d’Audibert. Hélas, le 13 juillet 1627, Marc-Antoine est tué dans un duel près d’Aix-en-Provence contre le baron de Bormes et Paul de Fortia de Piles ; ses meurtriers sont condamnés à mort en août par la sénéchaussée d’Aix, et Malherbe n’aura de cesse d’obtenir l’exécution de leur peine ; mais ayant appris en septembre 1628 qu’ils ont obtenu leurs lettres de rémission, il meurt le 6 octobre.]

    « Si Monsieur le duc de Bellegarde [Roger de Saint-Lary, duc de BELLEGARDE, Grand Écuyer de France] estoit icy, je seroys hors de l’apprehension de vous estre importun. Je vous escrirois pour moy, et sa recommandation assistant mon impudence, la feroit trouver sinon juste au moins plus supportable. Il est depuys Jeudy dernier a la Court, je luy escry par un courrier quil a envoyé icy expres pour scavoir des nouvelles de Made sa femme. Mais il ne part que demain, & a ce compte là il sera malaisé que j’aye les lettres que je luy demande assez à temps pour l’affaire dont il est question. L’affection que vous avez aux bonnes causes suppleera sil vous plaist au deffaut de la priere quil vous auroit faite & le remerciment quil vous en fera vous sera tesmoin qui ne me me desavoue point, et que je n’ay point pris son nom a fausses enseignes. Mon filz se va rendre au terme qui luy a esté donné par l’arrest du parlement pour jouyr de la grace qu’il a pleu au Roy luy faire. Vous estes Monsieur le principal directeur des voluntez de vostre compagnie. Je vous supplye treshumblement qu’il se ressente de la protection d’un si digne & si puissant magistrat comme vous estes. Si je suys en quelque consideration, et que j’ay bien de la faveur a esperer, j’y adjousteray Monsieur, que par une obligation qui ne peut estre plus grande vous mettrez jusqu’a son dernier point la volonté que j’ay d’estre tant que je vivray Vostre serviteur treshumble »…

    Ancienne collection Albin SCHRAM (Londres 3 juillet 2007, n° 115).

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