Catalogue Automne 2017

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  • 034. Pierre de Bourdeille, seigneur de BRANTÔME (1540-1614) écrivain, mémorialiste, auteur des Vies des hommes illustres et des Dames galantes

  • 034. Pierre de Bourdeille, seigneur de BRANTÔME (1540-1614) écrivain, mémorialiste, auteur des Vies des hommes illustres et des Dames galantes Image
  • MANUSCRIT autographe ; 2 pages in-4. Précieux et rare manuscrit sur la REINE MARGOT, MARGUERITE DE VALOIS (1553-1615), devenue en 1572 Reine de Navarre par son mariage avec le futur Henri IV, dépeinte ici avec sa mère la Reine Catherine de Médicis ; il s’agit d’une addition, appelée par un astérisque, avec quelques ratures, corrections et ajouts interlinéaires, à la première rédaction du manuscrit du Recueil des Dames pour le Discours sur la Reyne de France et de Navarre, Marguerite… (I, v ; Bibl. de la Pléiade, p. 125), dont le manuscrit est conservé à la Bibliothèque nationale (Mss n.a.fr. 20474).

    « Je me souviens car jy estois que lors que la Reyne mere du Roy mena la royne sa fille au Roy de Navarre son mary elle passa à Cognat [Cognac] ou y fist quelque sejour et la plusieurs grandes et honestes et belles dames du pays les vinrent voyr et fayre la reverance qui toutes furent ravyes de voyr la beauté de ceste belle royne de Navarre et ne le pouvoyent souler de la louer a la Reyne sa mere qui en estoyt perdue de joye parquoy elle prya sa fille un jour de shabiller le plus pompeusement et a son plus beau et superbe apareil quelle portoyt à la Court en ses plus grandes et manifiques festes et pompes pour donner plus de playsir a ces honestes dames. Ce quelle fist pour obeyr a une si bone mere et parust vestue fort superbement dune robe de toyle dargent et colombin a la boulonnoyse manches pandantes coyfée tres richement et aveq ung voyle blanc ny trop grand ny trop petit et acompagnée aveq cela dune majeste si belle et si bonne grace quon leust plustost dite deesse du Ciel que reyne en terre. Les dames qui paravant en avoyent estees esperdues le furent cent foys dadvantage ». Brantôme rapporte alors un échange entre Catherine de Médicis et sa fille ; après un compliment de la Reine, sa fille l’en remerci, et surtout des « façons que jemporte aveq moy de la Court », tout en prévoyant de se pourvoir d’étoffes seulement pour se faire habiller à la mode qui y aura cours. « La reyne luy respondist pourquoy dites vous cela ma fille car cest vous qui inventez et produizes les belles façons de sabiller et en quelque part que vous aillez la Court les prendra de vous […] Comme de vray paraprez quell y retourna on ne trouva a dyre rien en elle qui ne fust encor plus que de la Court tant elle scayt bien inventer en son gentil esprit toutes belles choses ». En bas du document, note a.s. du marquis de Bourdeille : « Je certifie que cette écriture est de Pierre de Bourdeille, abbé de Brantôme mon arrière grand oncle », Paris 16 février 1824.

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