Catalogue 2022

L.A.S., Paris 30 octobre 1841, à François Arago, député, à l’Observatoire ; 3 pages in-4, adresse (petite fente réparée). Craintes pour l’avenir de la Revue du progrès. « Vous savez que Pierre Leroux, George Sand et Louis Viardot fondent une revue nouvelle [La Revue indépendante ...] je ne doute pas que cette publication, toute démocratique, ne serve puissamment les intérêts de notre parti. Toutefois, une concurrence établie entre deux recueils rédigés à peu près dans le même esprit, ne me paraît pas sans inconvénients. Le parti est-il assez riche pour soutenir les deux entreprises ? N’est-il pas à craindre que, si l’une s’établit, l’autre ne succombe ? »... Comme rédacteur en chef de la Revue du progrès, et gérant d’une propriété qui n’est pas la sienne, il a des appréhensions : déjà le retrait du cautionnement de M. de Cormenin mit la Revue, bimensuelle, dans la nécessité de devenir mensuelle, avec perte conséquente de quelque 300 des 700 abonnés. « Ceux qui restent constituent à la Revue une clientelle de patriotes dévoués et qui me sont attachés personnellement, la plupart étant d’anciens abonnés du Bon Sens »... Mais ceux qui restent constituent le seuil critique, en dessous duquel les frais ne seraient pas couverts, malgré les mesures d’économie et les sacrifices déjà imposés, y compris une collaboration gratuite « souvent très médiocre »... Il se croit peu en état de lutter contre la Revue indépendante, « qui, à ce qu’on m’assure, a de l’argent », sera bimensuelle, et « se propose de payer convenablement les articles ; à moins que les actionnaires de la Revue du Progrès ne consentent à un sacrifice »... Il s’adresse à Arago « comme au plus dévoué, au plus actif, au plus considérable patron de la Revue, pour vous prier de m’appuyer de toutes vos forces dans la prochaine assemblée des actionnaires »...