- « Retour au catalogue
022 Pierre-Jean de BÉRANGER (1780-1857) poète et chansonnier
L.A.S., [à son ami Guernu] ; 4 pages in-4. Longue et intéressante analyse et critique d’une comédie satirique et politique sous la Restauration. Il lui conseille de mieux répartir l’action sur les trois actes, et d’indiquer dès le début « le but vers lequel tu fais marcher ton caractère. Cela me paraît d’autant plus convenable que les deux premiers actes me paraissent vides d’action »... Il reproche certaines plaisanteries, qui ne sont pas du meilleur goût, même si son style lui paraît fort approprié à la comédie : « Il y a des passages qui, revus un peu, paraîtront excellents », à condition de renoncer aux « plaisanteries de mots »… Il encourage l’esprit satirique et politique du sujet : « L’indépendance n’est appelée manie, que pour les usages privés. Elle est presque inconnue chez nous dans l’application à la politique, et c’est une espèce de malheur. Le titre d’indépendant donné à certains hommes est un mot sans signification. Ta pièce donnera lieu à de fréquentes applications contre les libéraux : elle pourra te conduire à des récompenses ministérielles, et tu ne peux éviter cet inconvénient. Dans un pays aussi monarchique que le nôtre, dans un pays où l’on aura tant de peine à créer une opposition forte, vigoureuse, quoique toujours mesurée, il est au moins imprudent de tourner en ridicule l’indépendance de caractère […] Après 50 ou 60 ans de gouvernement représentatif, il n’y aurait pas de mal à donner des pièces de ce genre ; aujourd’hui j’en vois beaucoup »… Etc.
300 €
300 €