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011 Jacques BAINVILLE (1879-1956) écrivain et historien
Manuscrit autographe signé, Lectures, [septembre 1934] ; 8 pages in-8 sur papier vert d’eau avec de nombreuses ratures et corrections. Chronique littéraire pour La Revue universelle (cachet d’imprimerie daté 18 sept. 1934), en trois parties. – Intentions. Bainville pose la question de l’impartialité des historiens : « A-t-on licence d’écrire l’histoire de la troisième République comme on écrirait celle d’une République de l’antiquité ? » Cela met en cause les capacités d’abstraction des auteurs face à l’histoire récente. De plus, on ne raconte jamais sans interpréter, sans choisir un point de vue. Le sien peut paraître un peu « naturaliste », c’est une analyse générale, le moins subjective possible : « La troisième République est entrée dans la soixante cinquième année de son âge. […] Nous avons vu sous nos yeux plusieurs régimes républicains finir plus ou moins vite par des dictatures de divers genres. En France, malgré de fortes traditions monarchiques, non seulement la République a duré […] mais encore et surtout elle a gardé les formes qu’elle avait reçues à l’origine. Elle offre la combinaison très rare de la démocratie et de la liberté […]. Deux générations ont passé et la France a toujours les mêmes institutions. […] Il ne paraît donc pas faux de dire que la Troisième République présente un cas exceptionnel de conservation »... – S’il faut prophétiser. Sur Ernest Renan, témoin privilégié et bon analyste de cette République, notamment dans ses lettres à son ami Berthelot, malgré une tendance à prophétiser ; Bainville cite aussi Anatole France, le maréchal Foch, et Joseph de Maistre… – Un ravissement, sur Le Poisson rouge de Tristan Derème : « Se jouant entre les vers et la prose, Derème a l’heureuse liberté que donne la possession des mots et du langage, et sa fantaisie touche à tout n’épuise rien, s’envole du moindre sujet »…
300 €
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