Catalogue 2020

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  • 113 Gustave FLAUBERT (1821-1880) romancier

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  • L.A.S., [Bagnères-de-Luchon 17 septembre 1840], à Ernest Chevalier aux Andelys (Eure) ; 2 pages et demie in-4, adresse (légères rousseurs).

    Belle lettre de jeunesse racontant assez vertement son voyage à son ami de collège. « Je ne t’oublie pas, mon cher Ernest. Mais tu m’oublies vieux gredin car j’attendais de tes lettres aux diverses localités où je me suis rendu ». Il sera bientôt à Toulon : « Je veux un volume in-folio dont la dimension soit telle qu’elle casse la boîte aux lettres. Dis-moi tout ce que tu as fait en vacances, pour moi je n’ai pas le loisir de te faire des poèmes dans le genre des immortels que je t’ai écrit cet hiver, je suis pressé par les courses, les notes etc., etc. et j’ai envie de faire mes besoins. Veux-tu sauter là-bas ? [Branle moi continue… rayé par Chevalier] Cette saillie du jeune Victor fit rire toute l’assemblée, – mon cher Jasmin – ah pâtin euh ! – Voilà mes impressions de voyages tu peux en faire part à tes connaissances qui admireront combien je profite de mes voyages.  […] à Bordeaux, j’ai fait une tournée dans le Médoc où je me suis empiffré des crus de première qualité, à Bayonne j’ai regardé à la préfecture le registre des putains et j’ai mangé du chocolat, à Irun en Espagne j’ai acheté du tabac, sur l’impériale d’une diligence j’ai rencontré un commis voyageur qui m’a raconté ses bonnes fortunes et j’ai chié dans des latrines d’auberge plus ou moins propres. Celle où je me trouve maintenant est à côté d’une étable à pourceaux dont les romances nous accompagnent en poussant. / Au Carnaval, à Pasques quand tu reviendras t’asseoir dans mon fauteuil et fumer dans ma pipe je te lirai mes notes, où tu ne verras ni considérations politiques, ni récits de repas ni adresses d’auberges, tu en connais déjà le genre puisque tu me connais, c’est-à-dire qu’elles sont charmantes. […] Si je ne t’écris pas plus long c’est que le temps me manque, tu sais que je suis homme à me venger par des énormités j’ai voulu seulement te donner un signe de main à travers la poussière de la route, en m’écartant de plus en plus pour te dire que je ne t’oublie pas »...

  • 3 500 

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