Catalogue 2020

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Catalogue 2020
Catalogue 2020
002 Jean ANOUILH (1910-1987) auteur dramatique
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002 Jean ANOUILH (1910-1987) auteur dramatique Image

L.A.S. ; 1 page in-8. « Je ne peux plus sortir le soir ces temps-ci et Monsieur Jean-Louis Vaudoyer a bien voulu me délivrer hier d’une queue interminable que je faisais pour tâcher de louer pour la matinée et me placer dans son avant-scène »…

004 Louis ARAGON (1897-1982) écrivain
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004 Louis ARAGON (1897-1982) écrivain Image

manuscrit autographe signé du pseudonyme « Georges Meyzargues », Montherlant joué, [1943] ; 11 pages et demie in-4.

Long et remarquable article sur la pièce La Reine morte de Montherlant. Le manuscrit, aux encres bleue et noire, présente des ratures et corrections, et des marques d’imprimeur ; signé du pseudonyme d’Aragon sous l’Occupation, il a été publié dans la revue Confluences (n°16, janvier 1943). « Qu’il est difficile de parler aujourd’hui d’Henry de Montherlant ! Il a tant d’amis, tant d’ennemis qu’on risque toujours de se voir classer parmi les uns ou les autres, alors qu’on ne veut qu’exercer le droit critique à quoi s’expose tout homme qui publie. […] Voulant parler de La Reine morte, une pièce de théâtre que Montherlant publie à l’instant que la Comédie Française la joue, on aimerait pourtant s’en tenir à l’œuvre même ». Aragon résume brièvement l’action de la pièce, mettant en scène l’histoire d’Inès de Castro, avant de citer la lettre-dédicace de Montherlant à Jean-Louis Vaudoyer, administrateur de la Comédie-Française : « Et je parle d’ébrouement (j’avais écrit d’abord enjouement) sans gêne, parmi les misères et les angoisses de la France de 1942, car ce que nous donnons dans l’art est comme ce que nous donnons dans l’amour. Ces flammes trop fortes pour que les plus durs vents puissent les éteindre, sont aussi trop pures pour insulter aux ténèbres… Où l’on reconnaît que notre auteur n’a pas tout à fait pu se priver de nous provoquer, concédant toutefois d’enjouer à s’ébrouer, et qu’il a mis en tête de son drame de quoi faire une fois encore dérailler le critique sur l’indécence d’un mot, et non pas d’une action. […] Nous n’aurons garde de tomber dans son piège, et de juger La Reine morte à la lumière de cet ébrouement. Mais M. de Montherlant est écrivain, et il a beaucoup dit qu’il avait le goût du mot propre : aussi faut-il qu’il s’attende à ce que ce mot, impropre au temps que nous traversons, le fasse mal juger par d’autres que nous. On le soupçonne d’y prendre un plaisir assez pervers »… Plus qu’une adaptation de la pièce de Luis de Vélez de Guevara dont Montherlant s’est librement inspiré, La Reine morte lui permet de « développer une pensée qui du Songe aux Lépreuses ne s’est après tout guère démentie ». Loin de l’influence de Barrès, Montherlant a voulu faire le portrait du Roi Ferrante, « de cet homme qui est le siège de grandes contradictions, et du débat même qu’on trouve dans toute l’œuvre de Montherlant, entre les raisons sentimentales d’agir et cette raison supérieure, inhumaine qui s’y oppose, et qui peut être la raison d’état tout aussi bien qu’une certaine conception de la virilité »… Et Aragon de continuer cette subtile analyse, pour conclure : « Ferrante invoque ici ce Dieu à qui Montherlant ne croit pas, comme on sait. La peur de la mort n’est pas suffisante pour excuser in extremis Tartufe non de n’avoir pas cru en Dieu, mais d’avoir invoqué un Dieu dans lequel il ne croyait pas. Et qu’on élargisse cette image : je ne parle pas de Dieu, mais je parle de tous les mots nobles et grands, de toutes les belles choses humaines que pour mieux nous rouler chemin faisant tout le long de son œuvre Montherlant évoque sans y croire avec l’art consommé du rhéteur, […] cette dérision de l’amour, de la femme, de l’enfant né de la femme, du bonheur, de cette dérision aussi de toute justice et de toute grandeur morale, auxquelles il a donné toute sa complaisance et els trésors de notre langue, pervertie, et profondément moquée »…

005 Marcel ARLAND (1899-1986) écrivain
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005 Marcel ARLAND (1899-1986) écrivain Image

manuscrit autographe signé, Rupture et permanence dans les lettres contemporaines, [1956] ; 6 pages in-4. Article pour La Revue libre (janvier 1956). La paix suivant le premier conflit mondial permit au dadaïsme de se déchaîner ; « aujourd’hui, mal remis d’une guerre, nous sentons la menace d’une guerre plus monstrueuse, qui peut remettre en jeu la notion de l’homme et de la culture. Une angoisse est présente, avec laquelle il nous faut vivre, et écrire. Nous avons vu surgir de la guerre des cris plutôt que des œuvres, des témoignages passionnés, des réquisitoires, des parades politiques »… Aujourd’hui, on ne peut qu’être frappé par la place prise dans tant de livres par « le besoin de violence, le sens de la cruauté, le goût des cas monstrueux, l’obsession de l’érotisme et de l’obscénité »… On trouve aussi une complaisance pour la veulerie et parfois un ton moralisateur… Arland analyse les conditions du succès, alors que l’élite des classes moyennes s’est dispersée, la critique et les revues sont affaiblies… Il accuse la presse et la radio de berner le public : l’auteur cherche à devenir une vedette, encouragé en cela par les libraires et les éditeurs… « Qu’en de telles conditions les Lettres françaises, aujourd’hui encore, soient vivantes et bien vivantes, voilà qui montre leurs profondes racines et leur génie. Elles peuvent épouser les excès, les défaillances et le trouble d’une époque ; elles n’en sont pas moins, dans leurs meilleurs œuvres, une conquête sur cette époque. Elles montrent dans ces œuvres un sens de l’homme et de la beauté, elles mènent un combat, elles témoignent d’une conscience, où l’on peut reconnaître leur race »… Il termine en évoquant la fresque de la Résurrection de Piero della Francesca, qu’il vit dernièrement à Borgo San Sepolcro : cette image du Christ ressuscité, « qui apporte le rayonnement, le sens et l’amour de la vie : c’est la plus pure image que l’on ait donnée à l’effort de l’esprit comme à la mission de l’art »…

006 Pierre ASSO (1904-1974) comédien
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006 Pierre ASSO (1904-1974) comédien Image

L.A.S. sous forme de poème, Paris 15 novembre 1946, au dessinateur Jean Effel ; 1 page in-4, en-tête Ministère de l’Information. Radiodiffusion française. Pour le remercier d’une soirée bien arrosée, au pastis :

                                 « Ce petit mot

                                  Pour vous marquer

                               (à la mode d’Emaux

                                   et Camées)

                                      que trop boire

                            ne me trouble point la mémoire »...

008 Amélie de BADE (1776-1823) fille aînée du prince Charles-Louis de Bade et d’Amélie de Hesse-Darmstadt, belle-sœur du Tsar Alexandre Ier, elle resta célibataire
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008 Amélie de BADE (1776-1823) fille aînée du prince Charles-Louis de Bade et d’Amélie de Hesse-Darmstadt, belle-sœur du Tsar Alexandre Ier, elle resta célibataire Image

L.A.S., Carlsruhe 9/28 novembre 1810, à un baron ; 2 pages in-4. Elle a fixé son retour en Russie à la fin de janvier, mais sa mère « ne trouve pas convenable que je fasse une partie du chemin seule », et demande que le baron vienne de Königsberg la prendre : « je me suis décidée à passer par Vienne et la Pologne » ; mais elle craint que ce long voyage ne soit éprouvant pour la santé du baron…

012 Auguste BARBIER (1805-1882) poète
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012 Auguste BARBIER (1805-1882) poète Image

4 L.A.S., [1833], à Mme Vandermarq ; 8 pages in-8, adresses. Belle correspondance galante. Il s’est cassé le nez à sa porte, et espérait la voir chez sa sœur ou chez Mme de Saux : « Je n’ai pas eu non plus ce bonheur »… 3 mars, au sujet de l’album de sa nièce : « peut-être n’est-il pas convenable qu’un jeune homme se charge de couvrir l’album d’une jeune personne de vers et de dessins ». Il propose une carte d’entrée au Musée, pour « revoir les tableaux sans poussière et sans bruit »… Il s’est laissé emporter par la crainte « d’être oublié par vous […] J’ai commis une véritable lâcheté », il s’en repent. Il ne mérite que de la pitié : « c’est ce qu’on donne aux irresonnables, aux fous, et à vrai dire je ne sais plus ce que je suis depuis bien longtemps. Ce naturel que vous sembliez aimer, ce moi-même auquel vous souhaitez sans cesse que je revienne, sais-je ce qu’il est devenu. Je ne sais qu’une chose, c’est que […] je ne puis songer qu’à vous, que tout me fait peur que je vis dans des inquiétudes continuelles. Je sais que dans toutes ces agitations vous me tendez la main, vous avez la bonté de m’encourager, de me relever et de montrer un noble but, et bien je sais aussi que je vous paie souvent d’ingratitude »… Etc.

014 Maurice BARRÈS (1862-1923) écrivain
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014 Maurice BARRÈS (1862-1923) écrivain Image

L.A.S., [1895], à un ami ; 1 page in-12. « Je prends la direction de La Cocarde, journal quotidien du soir. Je ne peux pas te demander d’y collaborer sérieusement, parce que – mais tu me ferais grand plaisir si tu me permettais de t’inscrire parmi mes collaborateurs littéraires, et si tu voulais bien m’envoyer une page quelconque de prose, un article. Je te dois même dire que j’y compte. Cela te déplairait-il de m’en donner un par mois pour m’aider au début ? »… Il voudrait aussi une pièce de vers « précédée d’une jolie étude littéraire »…

016 Roger de Saint-Lary, duc de BELLEGARDE (1563-1646) grand écuyer de France, favori d’Henri III, Henri IV et Louis XIII, premier amant de Gabrielle d’Estrées et protecteur de Malherbe
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016 Roger de Saint-Lary, duc de BELLEGARDE (1563-1646) grand écuyer de France, favori d’Henri III, Henri IV et Louis XIII, premier amant de Gabrielle d’Estrées et protecteur de Malherbe Image

L.A.S., Lyon 1er juillet 1630, à Monseigneur ; 2 pages in-fol. (un bord lég. rogné et renforcé).

Curieuse lettre pour dénoncer un protégé de Richelieu. Il envoie le S. de Coulanges : « Vous aprendres par luy le severe traitement que lon ma fait dunne chose ou je croyois que lon ne deut sentir que qui est davoir differe de donner mon atache pour la levee du regiment du Sr de Conches jusques a ce que jeusse averty Mr le Cardinal de Richelieu que lon dit qui luy a procure cest employ des mauvaises conditions du personnage qui sont telles que je vous ay suplie de les representer a Mr le Cardinal de Richelieu ». Le seul intérêt du Roi et du Cardinal l’a conduit, et nulle mauvaise volonté contre ledit sieur de Conches : « je vous jure sur ma foy que je nen ay jamais eu que despuis quil a desbauché ceste religieuse et que pour lespouser il est allé abjurer la religion catholique a Genesve outre dautres crimes dont il est accusé »…

018 Léonce BÉNÉDITE (1859-1925) historien d’art, conservateur du Musée du Luxembourg et du Musée Rodin
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018 Léonce BÉNÉDITE (1859-1925) historien d’art, conservateur du Musée du Luxembourg et du Musée Rodin Image

5 L.A.S., [1899-]1900 et s.d., au collectionneur Henry Laurent ; 7 pages in-8 ou in-12 à en-tête Musée National du Luxembourg. 2 décembre [1899]. « J’ai eu bien des fois la pensée d’aller vous voir au sujet de la Femme nue de Ch. Maurin que j’avais conservé avec l’arrière-pensée de la faire accepter, malgré tout, un jour ou l’autre. Il est sans doute plus sage de ne pas attendre. Quant au pastel et aux gravures, elles ont été acceptées et je croyais vous en avoir prévenu. Le pastel d’enfant n’a même pas cessé d’être exposé »… Les autres lettres sont relatives à l’entrée de ce tableau de Charles Maurin ; une évoque H.E. CrossOn joint le reçu signé du tableau de Maurin (10 avril 1900).

019 Jean-Joseph Constant, dit BENJAMIN-CONSTANT (1845-1902) peintre
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019 Jean-Joseph Constant, dit BENJAMIN-CONSTANT (1845-1902) peintre Image

L.A.S., Paris 16 mars, [à Pauline Viardot] ; 1 page in-8 (deuil). « Jeudi prochain de 2 à 5h je serai très heureux de vous montrer mes tableaux du Salon prochain »...

023 Hector BERLIOZ (1803-1869) compositeur
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023 Hector BERLIOZ (1803-1869) compositeur Image

L.A.S., 9 h. du matin [12 mai 1860], à Pauline Viardot ; 2 pages et demie in-12 (cachet sec Collection Viardot). Relative à la reprise de Fidelio de Beethoven au Théâtre-Lyrique (5 mai 1860, avec Pauline Viardot dans le rôle de Léonore-Fidelio). Il n’a pu la voir la veille, elle était sortie, et il n’a pu revenir à cause du « convoi de la mère d’Alexandre » [Édouard Alexandre (1824-1888), facteur d’orgues, ami de Berlioz dont il sera l’exécuteur testamentaire]. « Comment allez-vous ? Êtes-vous bien disposée pour ce soir ? Je vous prie de me donner de vos nouvelles, je vous en prie instamment. J’ai grand besoin de causer avec vous sur votre belle création du rôle de Fidelio, c’est complet, admirable de tout point et c’est nouveau de sentiment et d’aspect »...

024 Georges BERNANOS (1888-1948) écrivain
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024 Georges BERNANOS (1888-1948) écrivain Image

L.A.S., 28 juin [1926, à Frédéric Lefèvre] ; 2 pages oblong in-12. « Voici les épreuves de la lettre. Vous savez qu’elle paraîtra dans le numéro de Chroniques du Roseau d’or. J’ai rétabli le texte au complet. J’espère que vous en serez content. […] Je me résigne à être éternellement votre débiteur et votre ami »… [Dans cette importante lettre ouverte à F. Lefèvre, Bernanos revenait sur Sous le soleil de Satan.]

025 Claude BERNARD (1813-1878) physiologiste
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025 Claude BERNARD (1813-1878) physiologiste Image

L.A.S., 6 mars 1866, à Charles Sédillot ; 2 pages et demie in-8 à son chiffre. Recommandation pour un de ses élèves en physiologie, François-Armand Moreau, qu’il désirerait voir enseigner au Collège de France, et qu’il prie Sédillot de recommander au ministre. Moreau est « un esprit sérieux et éminemment scientifique », qui a publié de « nombreux travaux de physiologie générale et d’histoire naturelle » ; l’Académie des Sciences a fait un rapport sur son mémoire « sur les organes électriques de la torpille », et il a reçu le grand prix de physiologie expérimentale « pour ses recherches sur la production des gaz dans la vessie natatoire des poissons », etc. Bernard ne peut rien dire sur ses qualités de professeur, mais il serait heureux de le voir débuter dans cette direction. « Il a l’esprit clair et tout porte à penser qu’avec de l’habitude il fera un bon cours »...

027 André BILLY (1882-1971) écrivain
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027 André BILLY (1882-1971) écrivain Image

8 L.A.S. et 1 L.S., 1938-1948, à son confrère Pierre Loewel ; 15 pages in-8 ou in-4. Correspondance amicale et littéraire. 3 août 1938. « J’aime George Sand. […] George Sand, Erckmann-Chatrian, voilà une tradition qui mérite de vivre, ou plutôt de revivre. J’ai essayé de le démontrer par l’exemple. Mais y a-t-il encore des lecteurs pour des romans de ce genre ? »… 19 janvier 1945. « Évidemment mon Jean Merlan aurait pu être d’une plus grande vigueur d’esprit et de caractère, mais alors je tombais dans le roman philosophique »… Il propose des nouvelles (19.I.1948), se plaint de la publicité trop discrète donnée au prix pour sa Vie de Diderot, explique la « crise de foi » des catholiques contemporains, dont Rome devra tenir compte, remercie d’articles, évoque les affaires de L’Aurore, etc. On joint une L.A.S. au libraire Max-Ph. Delatte (23.VIII.1962).

028 Hippolyte BIS (1789-1855) poète tragique, librettiste et administrateur
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L.A.S., Paris 23 mai 1822 ; 2 pages in-4. Réclamation après la suspension ministérielle de sa tragédie d’Attila : « La suspension d’Attila a tué la pièce. La recette de la seconde et de la troisième réprésentation n’atteint pas seulement la moitié de la première. On m’a causé un dommage incalculable ». Il demande à être indemnisé un peu de ses pertes et de ses souffrances, et qu’on lui donne la place de bibliothécaire de Lille...

030 Louis BLANC (1811-1882) historien et homme politique, membre du gouvernement provisoire de 1848
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030 Louis BLANC (1811-1882) historien et homme politique, membre du gouvernement provisoire de 1848 Image

L.A.S., Paris 20 juin 1872, à Élie Delarue ; 1 page in-8 (petite déchir. sans toucher le texte). « Je viens de recevoir un ancien numéro du Journal des Débats contenant une critique de mes écrits par M. Franck. Cela me suffisant pour connaître son opinion en ce qui me concerne, il n’y a pas lieu pour moi d’accepter l’offre que vous m’avez faite de transcrire la leçon qu’il m’a consacrée »...

031 Pierre BLANCHAR (1896-1963) comédien
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031 Pierre BLANCHAR (1896-1963) comédien Image

L.A.S., Joinville 24 juillet 1942, à Charles Spaak ; 5 pages in-4. Longue et intéressante lettre au sujet d’un film que Blanchar souhaite réaliser d’après un roman de Tourguenieff [Un seul amour sera tourné en 1943]. Il arrive à la fin de son travail et se demande s’ils n’ont pas commis une erreur en masquant des éléments importants. Il analyse en détail les ressorts sentimentaux de l’histoire, et explique à Spaak comment il envisage de résoudre le problème en tournant la scène capitale « sur un mode haletant, précipité – elle va plus loin – cette scène – elle pourrait aller jusqu’au bout, puisque tout est dirigé par le désir profond de notre héroïne », et puis « à la suite de ce cauchemar, le film se résoud en quelques images, d’une façon heureuse que tout le monde approuve »… Il en a parlé à Zimmer qui est d’accord…

032 Adolphe BLANQUI (1798-1854) économiste, frère d’Auguste Blanqui
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032 Adolphe BLANQUI (1798-1854) économiste, frère d’Auguste Blanqui Image

L.A.S., Paris 24 juin 1851, [au préfet de police Pierre Carlier] ; 2 pages et demie in-4. Il le remercie pour l’envoi des procès verbaux des débats relatifs au commerce de la viande à Paris : « Je les ai lus avec tout l’intérêt que m’inspire la question vitale, que vous aurez l’honneur impérissable d’avoir mis officiellement à l’étude et à l’épreuve dans la ville de Paris. J’ai la conviction que la solution sera conforme à vos idées, qui sont de tout point les miennes et celle de tous les amis éclairés des classes populaires. Si vous persévérez, vous réussirez, car vous avez pour vous les vrais principes, le droit commun et l’expérience. Je fais des vœux d’autant plus ardents pour le succès de cette patriotique entreprise, qu’elle est la seule sérieuse qu’on ait tentée depuis 1848, et qu’elle servira d’introduction à la Réforme bien autrement décisive de l’octroi de Paris. Si l’administration dirigeait fermement de ce côté le mouvement d’idées qui a fait fausse route à la suite des utopies du socialisme, je suis persuadé que le gouvernement du Président y gagnerait une grande force et une grande considération »... Il réitère ses encouragements et poursuit : « On va chercher bien loin les vrais secrets de la politique : ils sont aujourd’hui plus que jamais dans les mesures qui donneront la vie à bon marché »...

033 Jean-Richard BLOCH (1884-1947) écrivain
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033 Jean-Richard BLOCH (1884-1947) écrivain Image

L.A.S., Paris 30 janvier 1946, au dessinateur Jean Effel ; 2 pages in-8 à en-tête de Ce soir. À propos de deux albums d’Effel : « J’aimais votre art, votre esprit, votre pertinence, votre génie aérien [...] je retrouve dans ces deux charmants albums plus d’un dessin qui a fait notre joie en leur temps. De les retrouver alignés et s’accotant les uns les autres multiplie leur résonance. Merci donc, cher et gentil poète »... De son côté, il mène une vie de bagnard, « ou d’officier long courrier », et ne voit personne...

034 Léon BLOY (1846-1917) écrivain
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034 Léon BLOY (1846-1917) écrivain Image

manuscrit autographe, Introduction. De l’Enthousiasme en littérature, décembre 1877 ; 5 pages et demie in-fol. écrites au recto, paginées au crayon bleu, rel. demi-maroquin noir à coins (Semet & Plumelle, ex-libris WF).

Éloge plein de verve et d’amertume de l’enthousiasme, paru le 22 février 1879 dans Le Foyer illustrée, et repris dans Le Chat noir des 16 et 23 février 1884 sous le titre L’Enthousiasme en art, sonate romantique. D’importants éléments en furent modifiés et repris pour la préface des Propos d’un entrepreneur de démolitions (Tresse, 1884) sous le titre « L’Enthousiasme en art. Sonate romantique pour servir de préface ». Bloy, las de la « décrépitude moderne » et de la médiocrité d’une société égalitaire, regrette que la Gloire soit délaissée pour cet « infâme drôlesse » qu’est le Succès. Il crie rageusement sa nostalgie de cet élan d’émotion qui participe du mouvement et de la vie : « L’enthousiasme est un Dieu dans le cœur et quand le cœur en est rempli, il est irrésistiblement porté en haut de la vie et en haut du monde, infiniment au-dessus de tout ce qu’il aime, de tout ce qu’il voit et de tout ce qu’il juge, dans l’empyrée de son propre rêve intérieurement réalisé. C’est le mouvement sublime par lequel les sentiments enveloppés et sommeillant dans l’âme humaine éclatent soudainement dans la vie morale et retentissent dans tous les actes extérieurs de la vie physique. L’enthousiasme est une lampe ardente placée physiologiquement et psychologiquement au-dessous de la pensée comme au-dessous d’un vase plein d’un liquide glacé et qui l’échauffe, le purifie, le subtilise et quelquefois même le colore, sans jamais parvenir à le consumer. L’enthousiasme, enfin, est une rage de vie supérieure et un divin mécontentement des conditions inflexibles de la vie normale. Aimer n’est rien, le plus plat bourgeois en est capable, mais aimer avec enthousiasme, un héros seul le peut faire et c’est encore ce qu’on a pu trouver de plus beau sur cette sphère raboteuse où, depuis six mille ans, pâture le genre humain ! »... Bloy s’insurge contre la littérature moderne, vénale, stérile et pathologique. Nos « pères bourgeois de 1830 » braillaient des bêtises, mais ils avaient de l’enthousiasme, alors que ses chers amis les jeunes gens veulent « demeurer modernes par la pensée et par les mœurs, c’est-à-dire en dehors de toutes les conditions intellectuelles et psychologiques sans lesquelles nulle beauté dans l’invention n’est humainement, expérimentalement possible. Ils veulent être sans Dieu et ne pas souffrir ! »... Et de railler ces « sinistres idiots » qui traînent dans le ruisseau de la Libre Pensée : « Et vous parlez de jouir ! Et vous n’avez pas même le triste génie de jouir avec l’intense profondeur des voluptueux du paganisme dont vous n’avez sucé que les vieilles phrases sans en retenir le diabolisme essentiel, par cette belle raison qu’il ne se combinait pas avec l’éducation plus ou moins chrétienne qu’on vous avait donnée. Et cette raison vous déshonore puisqu’elle rend évidents le mensonge de votre athéisme et le charlatanisme pervers de votre enfantillage éternel. [...] Quant à la littérature, vous verrez si c’est une chose facile quand on n’a pas souffert et qu’on ne veut pas souffrir. On ne change pas la nature des choses et on ne décrète pas que les poëtes heureux seront sublimes »...

036 Joseph BONAPARTE (1768-1844) frère aîné de Napoléon, Roi de Naples puis d’Espagne
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036 Joseph BONAPARTE (1768-1844) frère aîné de Napoléon, Roi de Naples puis d’Espagne Image

L.A. (minute), Port la Montagne [Toulon] 23 germinal II [12 avril 1794], au Comité de Salut public ; 2 pages et demie in-4.

Rapport sur Toulon, alors en pleine épuration. Commissaire des guerres à Toulon, Joseph Bonaparte fait le brouillon d’un rapport de Moltedo, « Représentant du Peuple au Port de la Montagne », pour le Comité de Salut public. Moltedo assure qu’il exerce une attentive surveillance, « que dans deux jours deux cents individus seront encore arretés ; que le Comité de Surveillance a les ordres les plus précis d’épurer les maitres et contremaitres de l’arsenal qui sont evidament suspects, on surveille scrupuleusement tous les autres, dans cette operation on marche entre deux ecueils la Sureté publique, et la desorganisation de l’arsenal, mais sans operer l’une nous maintiendrons l’autre : les chefs militaires, civils de la Marine tous sont en eveil continuel, le Tribunal Revolutionnaire opere energiquement »… Ils ont pris toutes les précautions nécessaires : « vous pouvez etre tranquilles sur le sort de cette place ». Il ajoute, après la nouvelle des « succès des armes de la Republique à Oneille, Saorgio ne tardera pas de plier devant elles »… [Saorgio fut prise en effet par Massena le 29 avril].

037 Gaston BONHEUR (1913-1980) écrivain
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037 Gaston BONHEUR (1913-1980) écrivain Image

L.A.S., 17 novembre 1971, au dessinateur Jean Effel ; 2 pages in-8. Il lui écrit à propos d’une affaire administrative et pour saluer ses œuvres récentes : « 1° ton classique éternel (en livre de poche) La Création du Monde. 2° L’inattendu Crapaud de granit [Ce Crapaud de granit bavant du goémon] qui m’a bercé de ses puissantes ruminations (?) et où tu conjugues, à travers l’alexandrin dompté, ton imagination poétique et ta passion verbale, l’homme du dessin et l’homme du langage, le tout bretonnant ensemble admirablement. [...] Tu nous révèles, ici et là (1° et 2°) ce que tu es. Un vrai poète »...

039 Jean de BONNEFON (1867-1928) littérateur
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039 Jean de BONNEFON (1867-1928) littérateur Image

manuscrit en partie autographe signé, ce que verra le Tsar à la Cathédrale de Reims, [septembre 1901] ; 13 pages et demie in-8 avec ratures et corrections. « Malgré les odieux échafaudages qui mettent en masque la face de la métropole de Reims, cette église reste le plus bel exemple de l’architecture qui sépare l’art du douzième siècle de l’art du quatorzième. C’est l’harmonie mélangée des masses unies, pesantes et belles, avec l’essor svelte des délicatesses lapidaires et des élégances téméraires. Les yeux se fixent sur le grand portail, divisé en trois portes, avec la richesse et la profusion dans les sculptures et les détails »… La description détaillée de l’extérieur et de l’intérieur de l’édifice se poursuit, complétée de quelques éclairages sur son histoire...

040 Guillaume Gouffier, seigneur de BONNIVET (1488-1525) compagnon et favori de François Ier, diplomate et amiral de France
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040 Guillaume Gouffier, seigneur de BONNIVET (1488-1525) compagnon et favori de François Ier, diplomate et amiral de France Image

L.S., Villeneuve [sur Vingeanne] 14 avril [1521], au Premier Président Jean de Selve ; 1 page in-fol., adresse (quelques rousseurs). « Il a pleu au Roy bailler a François du Puydufou Sgr de Mallelievre […] la garde et curaterie des personnes et biens de Jehan Girard Sgr de Bazoges », et il souhaite qu’elle soit vérifiée et entérinée au plus tôt par le Parlement « et entend que lon ny face aucun reffuz ou difficulté »…

041 Jean-Pierre de BORDENAVE (1750-1825) lieutenant général
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041 Jean-Pierre de BORDENAVE (1750-1825) lieutenant général Image

L.A.S., Bayonne 7 vendémiaire XII (30 septembre 1803), au premier inspecteur général du Génie ; 1 page et demie in-fol., en-tête Génie. Direction de Bayonne. Le Directeur des Fortifications. Il expose les difficultés qu’il a eues pour assurer le service, parce que le capitaine Clausade n’a jamais joint cette direction et le capitaine Fassardy n’a pas tardé à quitter sa résidence. Il explique les mesures qu’il a prises pour la surveillance de Dax, Mont-de-Marsan, Saint-Jean Pied de Port, plus la résidence de gendarmerie d’Aire (Landes), « où le ministre vient d’ordonner la construction d’une caserne »... Les 300 kilomètres de chemin constituent évidemment une surcharge... Il demande pour les officiers un traitement de campagne, pour compenser la cherté de la vie à Bayonne...

043 Pierre BOST (1901-1975) écrivain et scénariste
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043 Pierre BOST (1901-1975) écrivain et scénariste Image

L.A.S., Paris 26 avril 1970, à son ami François [le dessinateur Jean Effel] ; 3 pages et demie in-8. Il se justifie d’un long silence en citant Marcel Proust, expliquant qu’il a menée une vie inverse à celle, si occupée, du baron de Charlus... « Je ne faisais rien, mon métier allait mal, je ne voyais plus mes amis, Odette et moi n’allions que sur trois pattes (un couple, c’est un quadrupède) [...] une période assez pénible ». S’il n’a pas répondu à l’offre d’Effel de travailler sur son roman d’Adam et Eve, c’est qu’il pensait impossible de le remanier : « Tes livres sont ce qu’ils devaient être ; ravissants et [...] intelligents »...

Catalogue 2020
002 Jean ANOUILH (1910-1987) auteur dramatique Image
002 Jean ANOUILH (1910-1987) auteur dramatique
L.A.S. ; 1 page in-8. « Je ne peux plus sortir le soir ces temps-ci et Monsieur Jean-Louis Vaudoyer a bien voulu me délivrer hier d’une queue interminable que je faisais pour tâcher de louer pour la matinée et me placer dans son avant-scène »…
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004 Louis ARAGON (1897-1982) écrivain Image
004 Louis ARAGON (1897-1982) écrivain
manuscrit autographe signé du pseudonyme « Georges Meyzargues », Montherlant joué, [1943] ; 11 pages et demie in-4.Long et remarquable article sur la pièce La Reine morte de Montherlant. Le manuscrit, aux encres bleue et noire, présente des ratures et corrections, et des marques d’imprimeur ; signé du pseudonyme d’Aragon sous l’Occupation, il a été publié dans la revue Confluences (n°16, janvier 1943). « Qu’il est difficile de parler aujourd’hui d’Henry de Montherlant ! Il a tant d’amis, tant d’ennemis qu’on risque toujours de se voir classer parmi les uns ou les autres, alors qu’on ne veut qu’exercer le droit critique à quoi s’expose tout homme qui publie. […] Voulant parler de La Reine morte, une pièce de théâtre que Montherlant publie à l’instant que la Comédie Française la joue, on aimerait pourtant s’en tenir à l’œuvre même ». Aragon résume brièvement l’action de la pièce, mettant en scène l’histoire d’Inès de Castro, avant de citer la lettre-dédicace de Montherlant à Jean-Louis Vaudoyer, administrateur de la Comédie-Française : « Et je parle d’ébrouement (j’avais écrit d’abord enjouement) sans gêne, parmi les misères et les angoisses de la France de 1942, car ce que nous donnons dans l’art est comme ce que nous donnons dans l’amour. Ces flammes trop fortes pour que les plus durs vents puissent les éteindre, sont aussi trop pures pour insulter aux ténèbres… Où l’on reconnaît que notre auteur n’a pas tout à fait pu se priver de nous provoquer, concédant toutefois d’enjouer à s’ébrouer, et qu’il a mis en tête de son drame de quoi faire une fois encore dérailler le critique sur l’indécence d’un mot, et non pas d’une action. […] Nous n’aurons garde de tomber dans son piège, et de juger La Reine morte à la lumière de cet ébrouement. Mais M. de Montherlant est écrivain, et il a beaucoup dit qu’il avait le goût du mot propre : aussi faut-il qu’il s’attende à ce que ce mot, impropre au temps que nous traversons, le fasse mal juger par d’autres que nous. On le soupçonne d’y prendre un plaisir assez pervers »… Plus qu’une adaptation de la pièce de Luis de Vélez de Guevara dont Montherlant s’est librement inspiré, La Reine morte lui permet de « développer une pensée qui du Songe aux Lépreuses ne s’est après tout guère démentie ». Loin de l’influence de Barrès, Montherlant a voulu faire le portrait du Roi Ferrante, « de cet homme qui est le siège de grandes contradictions, et du débat même qu’on trouve dans toute l’œuvre de Montherlant, entre les raisons sentimentales d’agir et cette raison supérieure, inhumaine qui s’y oppose, et qui peut être la raison d’état tout aussi bien qu’une certaine conception de la virilité »… Et Aragon de continuer cette subtile analyse, pour conclure : « Ferrante invoque ici ce Dieu à qui Montherlant ne croit pas, comme on sait. La peur de la mort n’est pas suffisante pour excuser in extremis Tartufe non de n’avoir pas cru en Dieu, mais d’avoir invoqué un Dieu dans lequel il ne croyait pas. Et qu’on élargisse cette image : je ne parle pas de Dieu, mais je parle de tous les mots nobles et grands, de toutes les belles choses humaines que pour mieux nous rouler chemin faisant tout le long de son œuvre Montherlant évoque sans y croire avec l’art consommé du rhéteur, […] cette dérision de l’amour, de la femme, de l’enfant né de la femme, du bonheur, de cette dérision aussi de toute justice et de toute grandeur morale, auxquelles il a donné toute sa complaisance et els trésors de notre langue, pervertie, et profondément moquée »…
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005 Marcel ARLAND (1899-1986) écrivain Image
005 Marcel ARLAND (1899-1986) écrivain
manuscrit autographe signé, Rupture et permanence dans les lettres contemporaines, [1956] ; 6 pages in-4. Article pour La Revue libre (janvier 1956). La paix suivant le premier conflit mondial permit au dadaïsme de se déchaîner ; « aujourd’hui, mal remis d’une guerre, nous sentons la menace d’une guerre plus monstrueuse, qui peut remettre en jeu la notion de l’homme et de la culture. Une angoisse est présente, avec laquelle il nous faut vivre, et écrire. Nous avons vu surgir de la guerre des cris plutôt que des œuvres, des témoignages passionnés, des réquisitoires, des parades politiques »… Aujourd’hui, on ne peut qu’être frappé par la place prise dans tant de livres par « le besoin de violence, le sens de la cruauté, le goût des cas monstrueux, l’obsession de l’érotisme et de l’obscénité »… On trouve aussi une complaisance pour la veulerie et parfois un ton moralisateur… Arland analyse les conditions du succès, alors que l’élite des classes moyennes s’est dispersée, la critique et les revues sont affaiblies… Il accuse la presse et la radio de berner le public : l’auteur cherche à devenir une vedette, encouragé en cela par les libraires et les éditeurs… « Qu’en de telles conditions les Lettres françaises, aujourd’hui encore, soient vivantes et bien vivantes, voilà qui montre leurs profondes racines et leur génie. Elles peuvent épouser les excès, les défaillances et le trouble d’une époque ; elles n’en sont pas moins, dans leurs meilleurs œuvres, une conquête sur cette époque. Elles montrent dans ces œuvres un sens de l’homme et de la beauté, elles mènent un combat, elles témoignent d’une conscience, où l’on peut reconnaître leur race »… Il termine en évoquant la fresque de la Résurrection de Piero della Francesca, qu’il vit dernièrement à Borgo San Sepolcro : cette image du Christ ressuscité, « qui apporte le rayonnement, le sens et l’amour de la vie : c’est la plus pure image que l’on ait donnée à l’effort de l’esprit comme à la mission de l’art »…
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006 Pierre ASSO (1904-1974) comédien Image
006 Pierre ASSO (1904-1974) comédien
L.A.S. sous forme de poème, Paris 15 novembre 1946, au dessinateur Jean Effel ; 1 page in-4, en-tête Ministère de l’Information. Radiodiffusion française. Pour le remercier d’une soirée bien arrosée, au pastis :                                  « Ce petit mot                                   Pour vous marquer                                (à la mode d’Emaux                                    et Camées)                                       que trop boire                             ne me trouble point la mémoire »...
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008 Amélie de BADE (1776-1823) fille aînée du prince Charles-Louis de Bade et d’Amélie de Hesse-Darmstadt, belle-sœur du Tsar Alexandre Ier, elle resta célibataire Image
008 Amélie de BADE (1776-1823) fille aînée du prince Charles-Louis de Bade et d’Amélie de Hesse-Darmstadt, belle-sœur du Tsar Alexandre Ier, elle resta célibataire
L.A.S., Carlsruhe 9/28 novembre 1810, à un baron ; 2 pages in-4. Elle a fixé son retour en Russie à la fin de janvier, mais sa mère « ne trouve pas convenable que je fasse une partie du chemin seule », et demande que le baron vienne de Königsberg la prendre : « je me suis décidée à passer par Vienne et la Pologne » ; mais elle craint que ce long voyage ne soit éprouvant pour la santé du baron…
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012 Auguste BARBIER (1805-1882) poète Image
012 Auguste BARBIER (1805-1882) poète
4 L.A.S., [1833], à Mme Vandermarq ; 8 pages in-8, adresses. Belle correspondance galante. Il s’est cassé le nez à sa porte, et espérait la voir chez sa sœur ou chez Mme de Saux : « Je n’ai pas eu non plus ce bonheur »… 3 mars, au sujet de l’album de sa nièce : « peut-être n’est-il pas convenable qu’un jeune homme se charge de couvrir l’album d’une jeune personne de vers et de dessins ». Il propose une carte d’entrée au Musée, pour « revoir les tableaux sans poussière et sans bruit »… Il s’est laissé emporter par la crainte « d’être oublié par vous […] J’ai commis une véritable lâcheté », il s’en repent. Il ne mérite que de la pitié : « c’est ce qu’on donne aux irresonnables, aux fous, et à vrai dire je ne sais plus ce que je suis depuis bien longtemps. Ce naturel que vous sembliez aimer, ce moi-même auquel vous souhaitez sans cesse que je revienne, sais-je ce qu’il est devenu. Je ne sais qu’une chose, c’est que […] je ne puis songer qu’à vous, que tout me fait peur que je vis dans des inquiétudes continuelles. Je sais que dans toutes ces agitations vous me tendez la main, vous avez la bonté de m’encourager, de me relever et de montrer un noble but, et bien je sais aussi que je vous paie souvent d’ingratitude »… Etc.
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014 Maurice BARRÈS (1862-1923) écrivain Image
014 Maurice BARRÈS (1862-1923) écrivain
L.A.S., [1895], à un ami ; 1 page in-12. « Je prends la direction de La Cocarde, journal quotidien du soir. Je ne peux pas te demander d’y collaborer sérieusement, parce que – mais tu me ferais grand plaisir si tu me permettais de t’inscrire parmi mes collaborateurs littéraires, et si tu voulais bien m’envoyer une page quelconque de prose, un article. Je te dois même dire que j’y compte. Cela te déplairait-il de m’en donner un par mois pour m’aider au début ? »… Il voudrait aussi une pièce de vers « précédée d’une jolie étude littéraire »…
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016 Roger de Saint-Lary, duc de BELLEGARDE (1563-1646) grand écuyer de France, favori d’Henri III, Henri IV et Louis XIII, premier amant de Gabrielle d’Estrées et protecteur de Malherbe Image
016 Roger de Saint-Lary, duc de BELLEGARDE (1563-1646) grand écuyer de France, favori d’Henri III, Henri IV et Louis XIII, premier amant de Gabrielle d’Estrées et protecteur de Malherbe
L.A.S., Lyon 1er juillet 1630, à Monseigneur ; 2 pages in-fol. (un bord lég. rogné et renforcé).Curieuse lettre pour dénoncer un protégé de Richelieu. Il envoie le S. de Coulanges : « Vous aprendres par luy le severe traitement que lon ma fait dunne chose ou je croyois que lon ne deut sentir que qui est davoir differe de donner mon atache pour la levee du regiment du Sr de Conches jusques a ce que jeusse averty Mr le Cardinal de Richelieu que lon dit qui luy a procure cest employ des mauvaises conditions du personnage qui sont telles que je vous ay suplie de les representer a Mr le Cardinal de Richelieu ». Le seul intérêt du Roi et du Cardinal l’a conduit, et nulle mauvaise volonté contre ledit sieur de Conches : « je vous jure sur ma foy que je nen ay jamais eu que despuis quil a desbauché ceste religieuse et que pour lespouser il est allé abjurer la religion catholique a Genesve outre dautres crimes dont il est accusé »…
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018 Léonce BÉNÉDITE (1859-1925) historien d’art, conservateur du Musée du Luxembourg et du Musée Rodin Image
018 Léonce BÉNÉDITE (1859-1925) historien d’art, conservateur du Musée du Luxembourg et du Musée Rodin
5 L.A.S., [1899-]1900 et s.d., au collectionneur Henry Laurent ; 7 pages in-8 ou in-12 à en-tête Musée National du Luxembourg. 2 décembre [1899]. « J’ai eu bien des fois la pensée d’aller vous voir au sujet de la Femme nue de Ch. Maurin que j’avais conservé avec l’arrière-pensée de la faire accepter, malgré tout, un jour ou l’autre. Il est sans doute plus sage de ne pas attendre. Quant au pastel et aux gravures, elles ont été acceptées et je croyais vous en avoir prévenu. Le pastel d’enfant n’a même pas cessé d’être exposé »… Les autres lettres sont relatives à l’entrée de ce tableau de Charles Maurin ; une évoque H.E. Cross… On joint le reçu signé du tableau de Maurin (10 avril 1900).
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019 Jean-Joseph Constant, dit BENJAMIN-CONSTANT (1845-1902) peintre Image
019 Jean-Joseph Constant, dit BENJAMIN-CONSTANT (1845-1902) peintre
L.A.S., Paris 16 mars, [à Pauline Viardot] ; 1 page in-8 (deuil). « Jeudi prochain de 2 à 5h je serai très heureux de vous montrer mes tableaux du Salon prochain »...
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023 Hector BERLIOZ (1803-1869) compositeur Image
023 Hector BERLIOZ (1803-1869) compositeur
L.A.S., 9 h. du matin [12 mai 1860], à Pauline Viardot ; 2 pages et demie in-12 (cachet sec Collection Viardot). Relative à la reprise de Fidelio de Beethoven au Théâtre-Lyrique (5 mai 1860, avec Pauline Viardot dans le rôle de Léonore-Fidelio). Il n’a pu la voir la veille, elle était sortie, et il n’a pu revenir à cause du « convoi de la mère d’Alexandre » [Édouard Alexandre (1824-1888), facteur d’orgues, ami de Berlioz dont il sera l’exécuteur testamentaire]. « Comment allez-vous ? Êtes-vous bien disposée pour ce soir ? Je vous prie de me donner de vos nouvelles, je vous en prie instamment. J’ai grand besoin de causer avec vous sur votre belle création du rôle de Fidelio, c’est complet, admirable de tout point et c’est nouveau de sentiment et d’aspect »...
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024 Georges BERNANOS (1888-1948) écrivain Image
024 Georges BERNANOS (1888-1948) écrivain
L.A.S., 28 juin [1926, à Frédéric Lefèvre] ; 2 pages oblong in-12. « Voici les épreuves de la lettre. Vous savez qu’elle paraîtra dans le numéro de Chroniques du Roseau d’or. J’ai rétabli le texte au complet. J’espère que vous en serez content. […] Je me résigne à être éternellement votre débiteur et votre ami »… [Dans cette importante lettre ouverte à F. Lefèvre, Bernanos revenait sur Sous le soleil de Satan.]
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025 Claude BERNARD (1813-1878) physiologiste
L.A.S., 6 mars 1866, à Charles Sédillot ; 2 pages et demie in-8 à son chiffre. Recommandation pour un de ses élèves en physiologie, François-Armand Moreau, qu’il désirerait voir enseigner au Collège de France, et qu’il prie Sédillot de recommander au ministre. Moreau est « un esprit sérieux et éminemment scientifique », qui a publié de « nombreux travaux de physiologie générale et d’histoire naturelle » ; l’Académie des Sciences a fait un rapport sur son mémoire « sur les organes électriques de la torpille », et il a reçu le grand prix de physiologie expérimentale « pour ses recherches sur la production des gaz dans la vessie natatoire des poissons », etc. Bernard ne peut rien dire sur ses qualités de professeur, mais il serait heureux de le voir débuter dans cette direction. « Il a l’esprit clair et tout porte à penser qu’avec de l’habitude il fera un bon cours »...
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027 André BILLY (1882-1971) écrivain Image
027 André BILLY (1882-1971) écrivain
8 L.A.S. et 1 L.S., 1938-1948, à son confrère Pierre Loewel ; 15 pages in-8 ou in-4. Correspondance amicale et littéraire. 3 août 1938. « J’aime George Sand. […] George Sand, Erckmann-Chatrian, voilà une tradition qui mérite de vivre, ou plutôt de revivre. J’ai essayé de le démontrer par l’exemple. Mais y a-t-il encore des lecteurs pour des romans de ce genre ? »… 19 janvier 1945. « Évidemment mon Jean Merlan aurait pu être d’une plus grande vigueur d’esprit et de caractère, mais alors je tombais dans le roman philosophique »… Il propose des nouvelles (19.I.1948), se plaint de la publicité trop discrète donnée au prix pour sa Vie de Diderot, explique la « crise de foi » des catholiques contemporains, dont Rome devra tenir compte, remercie d’articles, évoque les affaires de L’Aurore, etc. On joint une L.A.S. au libraire Max-Ph. Delatte (23.VIII.1962).
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028 Hippolyte BIS (1789-1855) poète tragique, librettiste et administrateur Image
028 Hippolyte BIS (1789-1855) poète tragique, librettiste et administrateur
L.A.S., Paris 23 mai 1822 ; 2 pages in-4. Réclamation après la suspension ministérielle de sa tragédie d’Attila : « La suspension d’Attila a tué la pièce. La recette de la seconde et de la troisième réprésentation n’atteint pas seulement la moitié de la première. On m’a causé un dommage incalculable ». Il demande à être indemnisé un peu de ses pertes et de ses souffrances, et qu’on lui donne la place de bibliothécaire de Lille...
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030 Louis BLANC (1811-1882) historien et homme politique, membre du gouvernement provisoire de 1848 Image
030 Louis BLANC (1811-1882) historien et homme politique, membre du gouvernement provisoire de 1848
L.A.S., Paris 20 juin 1872, à Élie Delarue ; 1 page in-8 (petite déchir. sans toucher le texte). « Je viens de recevoir un ancien numéro du Journal des Débats contenant une critique de mes écrits par M. Franck. Cela me suffisant pour connaître son opinion en ce qui me concerne, il n’y a pas lieu pour moi d’accepter l’offre que vous m’avez faite de transcrire la leçon qu’il m’a consacrée »...
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031 Pierre BLANCHAR (1896-1963) comédien Image
031 Pierre BLANCHAR (1896-1963) comédien
L.A.S., Joinville 24 juillet 1942, à Charles Spaak ; 5 pages in-4. Longue et intéressante lettre au sujet d’un film que Blanchar souhaite réaliser d’après un roman de Tourguenieff [Un seul amour sera tourné en 1943]. Il arrive à la fin de son travail et se demande s’ils n’ont pas commis une erreur en masquant des éléments importants. Il analyse en détail les ressorts sentimentaux de l’histoire, et explique à Spaak comment il envisage de résoudre le problème en tournant la scène capitale « sur un mode haletant, précipité – elle va plus loin – cette scène – elle pourrait aller jusqu’au bout, puisque tout est dirigé par le désir profond de notre héroïne », et puis « à la suite de ce cauchemar, le film se résoud en quelques images, d’une façon heureuse que tout le monde approuve »… Il en a parlé à Zimmer qui est d’accord…
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032 Adolphe BLANQUI (1798-1854) économiste, frère d’Auguste Blanqui Image
032 Adolphe BLANQUI (1798-1854) économiste, frère d’Auguste Blanqui
L.A.S., Paris 24 juin 1851, [au préfet de police Pierre Carlier] ; 2 pages et demie in-4. Il le remercie pour l’envoi des procès verbaux des débats relatifs au commerce de la viande à Paris : « Je les ai lus avec tout l’intérêt que m’inspire la question vitale, que vous aurez l’honneur impérissable d’avoir mis officiellement à l’étude et à l’épreuve dans la ville de Paris. J’ai la conviction que la solution sera conforme à vos idées, qui sont de tout point les miennes et celle de tous les amis éclairés des classes populaires. Si vous persévérez, vous réussirez, car vous avez pour vous les vrais principes, le droit commun et l’expérience. Je fais des vœux d’autant plus ardents pour le succès de cette patriotique entreprise, qu’elle est la seule sérieuse qu’on ait tentée depuis 1848, et qu’elle servira d’introduction à la Réforme bien autrement décisive de l’octroi de Paris. Si l’administration dirigeait fermement de ce côté le mouvement d’idées qui a fait fausse route à la suite des utopies du socialisme, je suis persuadé que le gouvernement du Président y gagnerait une grande force et une grande considération »... Il réitère ses encouragements et poursuit : « On va chercher bien loin les vrais secrets de la politique : ils sont aujourd’hui plus que jamais dans les mesures qui donneront la vie à bon marché »...
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033 Jean-Richard BLOCH (1884-1947) écrivain Image
033 Jean-Richard BLOCH (1884-1947) écrivain
L.A.S., Paris 30 janvier 1946, au dessinateur Jean Effel ; 2 pages in-8 à en-tête de Ce soir. À propos de deux albums d’Effel : « J’aimais votre art, votre esprit, votre pertinence, votre génie aérien [...] je retrouve dans ces deux charmants albums plus d’un dessin qui a fait notre joie en leur temps. De les retrouver alignés et s’accotant les uns les autres multiplie leur résonance. Merci donc, cher et gentil poète »... De son côté, il mène une vie de bagnard, « ou d’officier long courrier », et ne voit personne...
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034 Léon BLOY (1846-1917) écrivain
manuscrit autographe, Introduction. De l’Enthousiasme en littérature, décembre 1877 ; 5 pages et demie in-fol. écrites au recto, paginées au crayon bleu, rel. demi-maroquin noir à coins (Semet & Plumelle, ex-libris WF).Éloge plein de verve et d’amertume de l’enthousiasme, paru le 22 février 1879 dans Le Foyer illustrée, et repris dans Le Chat noir des 16 et 23 février 1884 sous le titre L’Enthousiasme en art, sonate romantique. D’importants éléments en furent modifiés et repris pour la préface des Propos d’un entrepreneur de démolitions (Tresse, 1884) sous le titre « L’Enthousiasme en art. Sonate romantique pour servir de préface ». Bloy, las de la « décrépitude moderne » et de la médiocrité d’une société égalitaire, regrette que la Gloire soit délaissée pour cet « infâme drôlesse » qu’est le Succès. Il crie rageusement sa nostalgie de cet élan d’émotion qui participe du mouvement et de la vie : « L’enthousiasme est un Dieu dans le cœur et quand le cœur en est rempli, il est irrésistiblement porté en haut de la vie et en haut du monde, infiniment au-dessus de tout ce qu’il aime, de tout ce qu’il voit et de tout ce qu’il juge, dans l’empyrée de son propre rêve intérieurement réalisé. C’est le mouvement sublime par lequel les sentiments enveloppés et sommeillant dans l’âme humaine éclatent soudainement dans la vie morale et retentissent dans tous les actes extérieurs de la vie physique. L’enthousiasme est une lampe ardente placée physiologiquement et psychologiquement au-dessous de la pensée comme au-dessous d’un vase plein d’un liquide glacé et qui l’échauffe, le purifie, le subtilise et quelquefois même le colore, sans jamais parvenir à le consumer. L’enthousiasme, enfin, est une rage de vie supérieure et un divin mécontentement des conditions inflexibles de la vie normale. Aimer n’est rien, le plus plat bourgeois en est capable, mais aimer avec enthousiasme, un héros seul le peut faire et c’est encore ce qu’on a pu trouver de plus beau sur cette sphère raboteuse où, depuis six mille ans, pâture le genre humain ! »... Bloy s’insurge contre la littérature moderne, vénale, stérile et pathologique. Nos « pères bourgeois de 1830 » braillaient des bêtises, mais ils avaient de l’enthousiasme, alors que ses chers amis les jeunes gens veulent « demeurer modernes par la pensée et par les mœurs, c’est-à-dire en dehors de toutes les conditions intellectuelles et psychologiques sans lesquelles nulle beauté dans l’invention n’est humainement, expérimentalement possible. Ils veulent être sans Dieu et ne pas souffrir ! »... Et de railler ces « sinistres idiots » qui traînent dans le ruisseau de la Libre Pensée : « Et vous parlez de jouir ! Et vous n’avez pas même le triste génie de jouir avec l’intense profondeur des voluptueux du paganisme dont vous n’avez sucé que les vieilles phrases sans en retenir le diabolisme essentiel, par cette belle raison qu’il ne se combinait pas avec l’éducation plus ou moins chrétienne qu’on vous avait donnée. Et cette raison vous déshonore puisqu’elle rend évidents le mensonge de votre athéisme et le charlatanisme pervers de votre enfantillage éternel. [...] Quant à la littérature, vous verrez si c’est une chose facile quand on n’a pas souffert et qu’on ne veut pas souffrir. On ne change pas la nature des choses et on ne décrète pas que les poëtes heureux seront sublimes »...
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036 Joseph BONAPARTE (1768-1844) frère aîné de Napoléon, Roi de Naples puis d’Espagne Image
036 Joseph BONAPARTE (1768-1844) frère aîné de Napoléon, Roi de Naples puis d’Espagne
L.A. (minute), Port la Montagne [Toulon] 23 germinal II [12 avril 1794], au Comité de Salut public ; 2 pages et demie in-4.Rapport sur Toulon, alors en pleine épuration. Commissaire des guerres à Toulon, Joseph Bonaparte fait le brouillon d’un rapport de Moltedo, « Représentant du Peuple au Port de la Montagne », pour le Comité de Salut public. Moltedo assure qu’il exerce une attentive surveillance, « que dans deux jours deux cents individus seront encore arretés ; que le Comité de Surveillance a les ordres les plus précis d’épurer les maitres et contremaitres de l’arsenal qui sont evidament suspects, on surveille scrupuleusement tous les autres, dans cette operation on marche entre deux ecueils la Sureté publique, et la desorganisation de l’arsenal, mais sans operer l’une nous maintiendrons l’autre : les chefs militaires, civils de la Marine tous sont en eveil continuel, le Tribunal Revolutionnaire opere energiquement »… Ils ont pris toutes les précautions nécessaires : « vous pouvez etre tranquilles sur le sort de cette place ». Il ajoute, après la nouvelle des « succès des armes de la Republique à Oneille, Saorgio ne tardera pas de plier devant elles »… [Saorgio fut prise en effet par Massena le 29 avril].
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037 Gaston BONHEUR (1913-1980) écrivain Image
037 Gaston BONHEUR (1913-1980) écrivain
L.A.S., 17 novembre 1971, au dessinateur Jean Effel ; 2 pages in-8. Il lui écrit à propos d’une affaire administrative et pour saluer ses œuvres récentes : « 1° ton classique éternel (en livre de poche) La Création du Monde. 2° L’inattendu Crapaud de granit [Ce Crapaud de granit bavant du goémon] qui m’a bercé de ses puissantes ruminations (?) et où tu conjugues, à travers l’alexandrin dompté, ton imagination poétique et ta passion verbale, l’homme du dessin et l’homme du langage, le tout bretonnant ensemble admirablement. [...] Tu nous révèles, ici et là (1° et 2°) ce que tu es. Un vrai poète »...
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039 Jean de BONNEFON (1867-1928) littérateur Image
039 Jean de BONNEFON (1867-1928) littérateur
manuscrit en partie autographe signé, ce que verra le Tsar à la Cathédrale de Reims, [septembre 1901] ; 13 pages et demie in-8 avec ratures et corrections. « Malgré les odieux échafaudages qui mettent en masque la face de la métropole de Reims, cette église reste le plus bel exemple de l’architecture qui sépare l’art du douzième siècle de l’art du quatorzième. C’est l’harmonie mélangée des masses unies, pesantes et belles, avec l’essor svelte des délicatesses lapidaires et des élégances téméraires. Les yeux se fixent sur le grand portail, divisé en trois portes, avec la richesse et la profusion dans les sculptures et les détails »… La description détaillée de l’extérieur et de l’intérieur de l’édifice se poursuit, complétée de quelques éclairages sur son histoire...
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040 Guillaume Gouffier, seigneur de BONNIVET (1488-1525) compagnon et favori de François Ier, diplomate et amiral de France Image
040 Guillaume Gouffier, seigneur de BONNIVET (1488-1525) compagnon et favori de François Ier, diplomate et amiral de France
L.S., Villeneuve [sur Vingeanne] 14 avril [1521], au Premier Président Jean de Selve ; 1 page in-fol., adresse (quelques rousseurs). « Il a pleu au Roy bailler a François du Puydufou Sgr de Mallelievre […] la garde et curaterie des personnes et biens de Jehan Girard Sgr de Bazoges », et il souhaite qu’elle soit vérifiée et entérinée au plus tôt par le Parlement « et entend que lon ny face aucun reffuz ou difficulté »…
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041 Jean-Pierre de BORDENAVE (1750-1825) lieutenant général Image
041 Jean-Pierre de BORDENAVE (1750-1825) lieutenant général
L.A.S., Bayonne 7 vendémiaire XII (30 septembre 1803), au premier inspecteur général du Génie ; 1 page et demie in-fol., en-tête Génie. Direction de Bayonne. Le Directeur des Fortifications. Il expose les difficultés qu’il a eues pour assurer le service, parce que le capitaine Clausade n’a jamais joint cette direction et le capitaine Fassardy n’a pas tardé à quitter sa résidence. Il explique les mesures qu’il a prises pour la surveillance de Dax, Mont-de-Marsan, Saint-Jean Pied de Port, plus la résidence de gendarmerie d’Aire (Landes), « où le ministre vient d’ordonner la construction d’une caserne »... Les 300 kilomètres de chemin constituent évidemment une surcharge... Il demande pour les officiers un traitement de campagne, pour compenser la cherté de la vie à Bayonne...
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043 Pierre BOST (1901-1975) écrivain et scénariste Image
043 Pierre BOST (1901-1975) écrivain et scénariste
L.A.S., Paris 26 avril 1970, à son ami François [le dessinateur Jean Effel] ; 3 pages et demie in-8. Il se justifie d’un long silence en citant Marcel Proust, expliquant qu’il a menée une vie inverse à celle, si occupée, du baron de Charlus... « Je ne faisais rien, mon métier allait mal, je ne voyais plus mes amis, Odette et moi n’allions que sur trois pattes (un couple, c’est un quadrupède) [...] une période assez pénible ». S’il n’a pas répondu à l’offre d’Effel de travailler sur son roman d’Adam et Eve, c’est qu’il pensait impossible de le remanier : « Tes livres sont ce qu’ils devaient être ; ravissants et [...] intelligents »...
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