- « Retour au catalogue
018 Charles BAUDELAIRE (1821-1867) poète

L.A.S. « Charles », [Bruxelles] 3 septembre 1865, à sa mère Caroline AUPICK ; 2 pages et demie in-8, timbre sec de l’Hôtel du Grand Miroir à Bruxelles. BELLE LETTRE DE BRUXELLES À SA MÈRE. Il s’ennuie beaucoup : « je pense combien je suis heureux près de toi, […] je rumine souvent comment je pourrai réparer tout ce que j’ai à réparer, [...] je suis épouvanté de la grosseur de la tâche »… Il espère « aller prochainement à Paris avec une certaine quantité de manuscrits, pour en tirer de l’argent, et diminuer d’autant ma dette ici ; car je ne peux pas consentir à manger d’avance les 4000 fr. espérés, sur lesquels, d’ailleurs, il y a tant déjà à prélever ». De Paris, il ira embrasser sa mère à Honfleur. Il présente son affection à sa belle-sœur, mais il enrage de colère contre son conseil judiciaire Narcisse ANCELLE : « On a découvert que Mad. Ancelle avait une âme sensible. Vraiment ! j’en douterai toujours. [...] M. Ancelle me conseille de revenir sans payer en laissant mes manuscrits et mes livres !!! Ah ça ! Il est fou, archifou ! Je t’aime, je t’aime beaucoup ; je suis plein de tristesse ; j’ai besoin de beaucoup de force. Demande pour moi cette force à Dieu »... L’éditeur LEMER lui a écrit : « Il devait conclure avec M. GARNIER le 12, avant le départ de ce dernier. Depuis lors, pas de nouvelles. Affaire manquée ? [...] Les gens qui ne sont pas exilés ne savent pas ce que sont les nerfs de ceux qui sont cloués à l’étranger, sans communications et sans nouvelles. Je viens d’écrire à Sainte-Beuve, pour lui demander s’il a été consulté »... Correspondance (Pléiade), t. II, p. 525.
4 500 €
4 500 €

