- « Retour au catalogue
086 Valery LARBAUD (1881-1957) écrivain

Manuscrit autographe, [Le Patron des traducteurs, 1929 (fragments)] ; 37 pages petit in-4 sur papier ligné d’un cahier d’écolier à couverture illustrée Le Regioni d’Italia. La Venezia, montées sur onglets avec texte imprimé monté en regard du manuscrit, rel. demi-vélin ivoire, pièce de titre au dos Les Voyages de saint Jérôme.
Manuscrit partiel du beau texte sur Saint Jérôme, patron des traducteurs [publié dans la revue Commerce, cahier XXI, automne 1929, et repris avec modifications dans Sous l’invocation de saint Jérôme (Gallimard, 1946) où il constitue la Première Partie du recueil]. Ces fragments manuscrits correspondent à 7 des 20 sections de l’Invocation (dont des coupures figurent en regard) : xii, xiii (chiffrées xi et xii, ici), xvi, xvii, xviii, xix et xx. Cette dernière porte à la fin la mention « Finis ». Certains feuillets sont écrits recto-verso, avec quelques corrections ; quelques-uns ont été biffés ou foliotés au crayon vert, par Larbaud qui a noté, à la fin de sa section xii : « reprendre à la p. 9, à la marque verte » ; y figurent aussi quelques marques au crayon rouge. On relève de nombreuses variantes, par rapport à la version définitive de 1946 ; notamment un développement à la fin de la section xix, qui sera réduit à quelques lignes dans le texte publié : « Mais un temps viendra où il [Jérôme] dira, en parlant des philosophes grecs : “Qu’y a-t-il chez eux de clair et de simple ?” Un temps viendra où la beauté du texte paulinien le transportera d’enthousiasme et lui inspirera des jugements comme celui-ci qui devance Bossuet : “Chaque fois que je lis l’apôtre Paul, je crois entendre, non pas des mots, mais des coups de tonnerre.” Et plus loin dans la même Lettre : “On se trouve en présence de paroles simples et qu’on dirait celles d’un homme sans artifice, d’un campagnard qui ne saurait ni tendre ni éviter es embûches ; mais si vous regardez en arrière, vous vous trouvez de toutes parts environné d’éclairs.” (“... sed quocumque respexeris, fulmina sunt.”) Or, le style de saint Paul est bien voisin de ce que nous appelons le “style biblique”, et il n’est pas douteux que Jérôme a senti la beauté d’Isaïe, de Job, de Jérémie, et des Psaumes, comme il a senti celle des Épîtres. Et il a fait le miracle de la transposer en un latin qui est encore aujourd’hui assez facilement accessible aux peuples de la Romania »... En revanche, le manuscrit s’achève par une prière plus brève au patron des traducteurs, que celle de l’Invocation ; on n’y lit pas non plus le paragraphe par lequel se conclut l’essai imprimé (xx) : « Ô Docteur excellent, lumière de la sainte église, bienheureux Jérôme, ami de la loi divine, je vais entreprendre un ouvrage très difficile ; mais fortifié du secours de vos saintes prières, je me souviendrai de ce verset : “Le Seigneur donnera aux hérauts de sa gloire une parole d’une grande force” »...
On a monté en tête la couverture de Sous l’invocation de saint Jérôme.
4 500 €
4 500 €

