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083 André MESSAGER (1853-1929) compositeur

Manuscrit musical autographe, [L’Amour masqué, vers 1923] ; 420 pages grand in-fol. plus qqs ff. vierges.
Partition d’orchestre, complète, de L’Amour masqué, comédie musicale de Sacha Guitry.
L’Amour masqué, comédie musicale en 3 actes et en vers libres de Sacha Guitry, créée au Théâtre Édouard VII le 15 février 1923 avec Guitry (Lui) et Yvonne Printemps (Elle) dans les premiers rôles, et sous la direction musicale de Messager lui-même. D’Yvonne Printemps, qui rendit célèbres les fameux couplets : « J’ai deux amants », Messager dira : « Mademoiselle Yvonne Printemps est une artiste admirable. Elle n’avait jamais été entendue dans une œuvre lyrique de cette importance… Beaucoup de cantatrices pourraient prendre exemple sur elle ».
« Elle », jeune cocotte de vingt ans, est entretenue par deux riches amants, le Baron d’Agnot et un Maharadjah. Mais elle est tombée amoureuse d’un jeune inconnu, au vu d’un portrait qu’elle a dérobé chez un photographe. Or la photo est ancienne, et « Lui » a maintenant quarante-cinq ans. Lui se rend chez Elle pour récupérer la photo ; Elle le prend pour le père du jeune homme, dont elle accepte l’invitation à un bal masqué, en costumes birmans, pour le soir même. Lors de la fête, Elle charge ses deux soubrettes, habillées comme leur maîtresse, de s’occuper du Baron et du Maharadjah, tandis qu’Elle passera la nuit avec le prétendu jeune homme. Lui, tout heureux de sa nuit, ne pensera qu’à garder sa maîtresse ; quant à elle, elle aura ses deux amants, le père et le fils, en une seule personne.
Gabriel Fauré a salué l’esprit et le charme de cette « musique si personnelle et qui reste de l’exquise musique, même dans la bouffonnerie la plus vive ».
Dans sa pièce publiée, Guitry rendit hommage à la « musique incomparable et d’ailleurs nécessaire de André Messager ». L’édition originale de la partition (chant et piano) parut en 1923 aux Éditions Francis Salabert, ainsi que divers extraits, tels que le tango, la valse-hésitation, la chanson des bonnes, le chant birman, etc., pour chant et piano ou arrangés pour orchestre avec piano conducteur.
Cette partition d’orchestre est réalisée par Messager à l’encre noire ou à l’encre bleue, sur des bifeuillets de papier à 18 lignes. Pour la plupart des numéros, la ligne vocale et les paroles ont été au préalable écrites par un copiste d’après le manuscrit chant-piano [conservé à la Pierpont Morgan Library], ainsi que les armatures, pour permettre au compositeur de réaliser lui-même l’orchestration. La pagination et la numérotation des airs témoignent d’ajouts et remaniements, ainsi que quelques ratures et corrections et des passages biffés. Le manuscrit a servi de conducteur pour la direction d’orchestre, comme l’attestent des notes au crayon : avec fins ou débuts de répliques, entrées ou sorties et lever ou baisser de rideau (« Le lever à la sortie de M. Guitry » en tête du n° 6).
Ouverture (16 pages), entièrement autographe, marquée All° vivace. L’orchestre comprend : flûte, hautbois, clarinettes, basson, cors en fa, piano, 1ers et 2ds violons, altos, violoncelles et contrebasses.
Acte I (chaque numéro a sa propre pagination) : – N° 1, Allegretto (27 p.), Les deux Servantes : « Veuillez accepter quelques roses », puis Elle : « Vingt ans ! vingt ans ! Déjà vingt ans ! »… – N° 2, Vivement (10 p.), les fameux couplets d’Elle : « « J’ai deux amants »… – N° 3, Mt de Tango (12 p.), air du Baron : « Valentine a perdu la tête »… – N°4, Molto Modto (58p.), Quintette (Elle, l’Interprète, le Maharadjah, les deux Servantes) : « Kartoum belefft »… – N° 5, Andte (20 p.), air d’Elle : « Toute l’histoire en quatre mots […] J’avais un rêve assurément »… – N° 6, All° (mouvt de Valse) (9 p.), [Final], air d’Elle : « « Je m’étais juré qu’à vingt ans »… (au dos du dernier feuillet, le début de l’acte II a été biffé).
Acte II (pagination discontinue, qui témoigne de remaniements) : – 1er Entracte (p. 1-7), entièrement autographe, Mouvt de Valse. – N° 7, All° (p. [10]-23), couplets d’Elle et les Servantes : « Depuis l’histoire de la pomm’ »… (au verso du dernier f., le début du n° 8 est biffé). – N° 7 bis, All° (3 p. non chiffrées), air d’Elle : « Que si l’plus grand plaisir de l’homme est de s’offrir le corps des femm’ »… – N° 8, All° (p. 24-44), chœur (les Dames, les Hommes) : « Fête charmante »… – N° 8 bis, Sortie (avec reprise du chœur) (p. 45-50). – N° 9, All° (p. 51-72), Duo, Lui (parlé) et Elle : « Entre tes bras que tu me tends »… – N° 10 (à l’origine 9 bis [la numérotation des numéros suivants en sera modifiée] (12 p. non ch.), entièrement autographe, chanson du Baron : « J’aim’ pas les bonn’ »… – N° 11, Moderato (ma con moto), entièrement autographe (15 p.), air du Maharadjah : « D’une voix très douce et chantante »… [qui deviendra, avec des paroles de fantaisie, le « Chant Birman » : « Lalla vabim »…] – N° 12, All° (p. 53-82), ensemble (le maître d’hôtel, les invités et l’Interprète) : « Messieurs les invités »…, puis « À table »…, et « Le Koutchiska c’est le ragout »…. – N° 13, Alltto (p.83-98), « Couplets du charme » par Elle : « Il est un pouvoir dont le temps »… – N° 14, « Final », Modto (pag. 1-42), ensemble : « « Excusez-nous si nous partons »…
Acte III (pagination discontinue, qui témoigne de remaniements) : – 2e Entr’acte (pag. 1-9), entièrement autographe, marqué Con moto. – N° 15 (pag. 99-108), Lui accompagné par un « Violon solo » : « Ah ! quelle nuit ! Quelle maîtresse ! »… – N° 16 (19 p.), Quatuor (l’Interprète, Elle et les deux Servantes), marqué All° molto moderato : « Le Maradjah m’disait »… – N° 17, Couplets, marqué Allegro, entièrement autographe (8 p.), Le Baron : « Ah ! quelle nuit ! Quelle maîtresse ! »… – N°18 (9 p.), Andte (assez lent), romance d’Elle : « Pourquoi m’en écrire un volume ? »… – N° 19, Duetto marqué All° non troppo (15 p.), 1ère Servante et l’Interprète : « Excellente combinaison »… – N° 20, Final, entièrement autographe (7 p.), All° molto, l’introduction instrumentale (36 mesures) a été biffée au crayon bleu ; puis air d’Elle : « J’ai deux amants, c’est beaucoup mieux. L’un est très jeune quand je veux Et l’autre est le Monsieur sérieux »…
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