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074 Jean GIRAUDOUX (1882-1944) écrivain

Manuscrit autographe signé, [Jacques l’égoïste, 1910] ; 12 pages petit in-4 montées sur feuillets de papier vergé en un volume petit in-4, reliure demi-maroquin bleu nuit à coins avec dentelle à froid.
Première version du début de la première des trois nouvelles de L’École des indifférents. Ce sont ici, dans une version primitive, les deux premiers chapitres (sur six) de la nouvelle publiée dans La Nouvelle Revue Française des 1er août et 1er septembre 1910, avant d’ouvrir L’École des indifférents (Grasset, 1911). Giraudoux s’est un peu peint lui-même dans le personnage de Jacques, « mélange d’un cœur très sec et d’une très vive imagination ».
Le manuscrit, à l’encre noire sur les rectos de six petits feuillets doubles, en deux sections chiffrées I et II, présente quelques corrections et additions, avec quelques blancs laissés en suspens par l’auteur à la recherche de l’expression juste ; il présente d’importantes variantes avec le texte définitif, encore inédites (ce manuscrit étant inconnu des éditeurs des œuvres romanesques dans la Bibliothèque de la Pléiade).
Le chapitre I est consacré à l’ami, Étienne. Citons deux passages du manuscrit qui seront développés dans le texte publié : « Un oiseau lui donne l’envie d’aller au Jardin des Plantes, un fruit la nostalgie de l’équateur, un chapeau en vitrine le désir de voir une femme, et d’aimer »... « Le voilà qui joue avec un enfant. Debout dans le cerceau, il feint de ne pouvoir sortir du cercle. Et les mères, qui laissent leur fils s’approcher de cet inconnu, jouer avec lui, comme elles leur permettent d’entrer jusqu’aux genoux dans l’Océans, les mères lui souri[en]t »...
Le chapitre II est consacré à l’amie, Dolly. Il s’achève ainsi : « Nous sortons. C’est l’heure de l’angélus, où les glaneuses se redressent à demi et peuvent cueillir un épi qui ne fut pas moissonné ».
4 000 €
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