Catalogue 2023

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  • 063 Paul VERLAINE (1844-1896) poète

  • 063 Paul VERLAINE (1844-1896) poète Image
  • Manuscrit autographe signé, A. Cazals, [1892 ?] ; 3 pages et demie in-4 sur 4 feuillets de papier de l’Administration générale de l’Assistance publique à Paris (qqs fentes réparées), montées sur onglets, rel. cartonnage papier marbré (dos usagé).

    Notice sur son ami le dessinateur Frédéric-Auguste Cazals (1865-1941), qui fut l’ami intime et le portraitiste favori de Verlaine. Cette notice était destinée à la collection Les Hommes d’aujourd’hui de Léon Vanier, mais n’y fut pas publiée (une note au crayon de Léon Vanier indique qu’il a « Payé à Verlaine 5 F sur cette biographie »). Elle fut publiée pour la première fois en 1909 dans La Vie anecdotique et pittoresque de Verlaine d’Alphonse Séché et Jules Bertaut (Paris, Louis Michaud, 1909, p. 160-164, avec fac-similé de la 1ère page), à qui Adolphe Van Bever avait communiqué le manuscrit, resté inconnu de Jacques Borel pour l’édition des Œuvres complètes en prose dans la Bibliothèque de la Pléiade ; sa réapparition permet de rectifier le texte.

    « A. F. ou F. A. Cazals, dessinateur et chansonnier français, né à Paris, rue des Bons Enfants (parbleu !) est mon meilleur ami. La preuve, c’est que nous avons failli avoir une dizaine de duels, à cause de notre réciproque et tenace loyauté. Mais passons l’éponge sur ces peu sanglantes rencontres. […] Outrancier en tout, esprit, talent, – et costume, plus parisien que nature et moins bête qu’on ne pourrait le craindre, il est le mieux amusant des camarades et le plus fidèle des copains. Il a, puisque cette biographie, elle aussi, a pour dessein de lui être mal désagréable, bien du talent, et comme chansonnier, [Verlaine cite ici un quatrain] et comme caricaturiste, j’en atteste l’en-tête de cette étude. Signes particuliers : un monocle qui a fini par devenir une loupe très puissante. Des gilets d’un mil-huit-cent-trente réussi, des plus parfaits encore pantalons en spirales, Et quelles “réginguottes” ! Au fond, le plus accompli des hommes de talent sur la piste, et muni de combien de force afin d’arriver, et de tels tuyaux ! Écoutez ses chansons, [Verlaine indique ici de faire une citation] voyez aussi ses charges : Moréas, Tailhade et moi. Que d’esprit, mon Dieu ! dépensé, dispensé, gaspillé, tant à propos ! Et j’ajouterai qu’un Daumier entrelardé de vagues Désaugiers et Bérangers (rien de Dupont !), qu’un Gavarni, qu’un Forain extrêmement prochain vont se manifester dans les productions de ce charmant garçon qui fait la gloire du Quartier et la si cordiale et si fraternelle, presque paternelle, joie de Votre serviteur, Paul Verlaine ».

      Ex libris d’Adolphe Van Bever (1871-1927).

     

  • 6 500

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