Catalogue 2022

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  • 036 Jacques-Bénigne BOSSUET (1627-1704) prélat, théologien, prédicateur et écrivain ; évêque de Meaux

  • 036 Jacques-Bénigne BOSSUET (1627-1704) prélat, théologien, prédicateur et écrivain ; évêque de Meaux Image
  • L.A., Paris 13 janvier 1698, [à son neveu l’abbé Jacques-Bénigne Bossuet (1664-1743), député à Rome pour l’affaire du quiétisme] ; 6 pages et demie in-8, fragment de cachet cire rouge au dos, quelques mots en chiffre (déchiffrés dans les interlignes). Importante lettre sur la querelle du quiétisme, faisant allusion à son Explication des maximes des Saints (Summa doctrinæ), à la réponse publiée par Fénelon, au procès de Mgr Le Tellier archevêque de Reims contre les Jésuites, et à d’autres personnalités et affaires du jour. Sa lettre du 10 décembre lui apprend des choses qu’il eût été fâché d’ignorer. « Je croy vous avoir mandé que j’ay veu entre les mains de Bonacurse [le cardinal de Janson] une lettre de 4003 [Mgr Giori], ou le feu ecrit en conformité avec 32 [l’abbé Bossuet]. 23 [Janson] m’a promis de la faire voir ou il faut. On est fort aise ici de la continuation des conferences des examinateurs. J’ai receu de Flandre un petit livre contre le Summa doctrinæ qui a beaucoup de venin et de dissimulation. Il y est fait mention d’une reponse a la declaration qui n’est pas encore venüe a ma connoissance. Je l’attend pour prendre ma resolution. Je ne ferai rien que de court. On ne croira pas ici aisement 8 [que] le duc Jean [le cardinal de Bouillon] ait 2.9.70.71.5. [hasté (la suite des conférences)]. Il se passe ici une chose qui fait grand bruit au sujet d’une remontrance que les Jesuites ont imprimée a M. de R[eims] sur son ordonnance. Ils la croyent fort respectueuse : et ce prelat la trouve pleine de derision et de brocards. Apres avoir attendu longtemps, et avoir pris les mesures qu’il falloit, on luy a permis d’avoir recours a la justice du Parlement sans entamer le fonds. Il s’agira seulement de la reparation sur le manque de respect et une impression sans aveu. M. de Reims a donné une requeste forte mais moderée : les superieurs des trois maisons des Jesuites ont esté mandés a demain pour venir avouer ou desavouer et faire leur declaration telle qu’ils trouveront a propos. Ils avoueront sans doute et sur la forme la condamnation est indubitable. Scavoir comment cela se tournera et ce que feront les Jesuites en satisfaction pour prevenir le coup c’est ce que l’on ne peut encore prevoir. Le RP de La Chaise prit la peine de venir hier ici avec le P. Gaillard et ils me parlerent amplement de cette affaire. Je leur fis quelque ouverture comme de moy mesme. Je les recevrai demain. Il sera encore temp par ce qu’on croit que les Jesuites ont obtenu un delay de quelque jours »... Bossuet évoque les bontés du cardinal de Bouillon pour l’abbé. M. de Paris était à Versailles, hier, lorsque Bossuet alla lui faire les compliments de l’abbé. « On envoyera au premier jour l’exposition de la foy et le recueil d’oraisons funebres [ces deux livres pour être offerts au cardinal Casanata] Vous aurez aussi les remarques des anglois sur Mr l’abbé de Fenelon. Nous y joindrons la Remonstrance a Mr de Reims, la requeste et l’arrest intervenu dessus pour mander les Jesuites. Cela s’est fait tres civilement par un greffier qui est Donois leur ami. Cet arrest prejuge assez contre eux. Continuez a servir l’église. Dieu vous aidera de plus en plus »... Il fera voir au Prince de Conti « ce que vous m’ecrivez sur son sujet qui est tres juste. Il va bientost gaigner son proces par arrest comme il l’a déjà gaigné par sentence des requettes du Palais ». Il ajoute en chiffre : « Les Jésuites enragent ».

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