Catalogue 2022

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  • 107 Jean-Pierre Claris de FLORIAN (1755-1794) poète, fabuliste, romancier et auteur dramatique

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  • L.A., Vernon 24 janvier 1788, à un cher confrère ; 4 pages petit in-4. Très belle lettre de l’auteur d’Estelle, roman pastoral, à propos de sa candidature à l’Académie française. Il remercie de l’excellent accueil fait à Estelle : « vous lui avés dit de plus jolies choses qu’elle n’en a jamais entendu de Nemorin, et votre indulgence pour elle la consolera de quelques sevérités qu’elle a éprouvées de Mr l’abbé Morellet »… Pour se remettre du jour de l’an et des tracas de la publication, il était venu à Vernon, « mais la trompette sonne et me rappelle aux allarmes. Le cardinal de Luynes est mort, et je pars demain matin pour aller demander sa place a l’academie. Tous mes amis m’y excitent, quand je dis tous, j’ai tort, car j’en ai bien quelques uns qui, sans doute par interet, craignent que je n’aie pas mérité ce que je brigue […] je n’ai besoin de personne pour savoir que ce que j’ai fait, tout médiocre qu’il soit, vaut mieux que les titres de mes rivaux […] je commence a etre un peu piqué de me voir toujours préférer des personnes que je ne connais que lorsqu’elles passent devant moi, et, cette fois-ci je veux en découdre absolument »… Vicq d’Azir est son « plus redoutable rival, il a le grand avantage de moi, de n’avoir été lu de personne, mais je n’en oserai pas moins troubler son triomphe, et je me battrai de toutes mes forces ; j’ai déjà mis en jeu mes princes, mes princesses, mes amis. J’ai cru longtems que le travail seul devait conduire aux récompenses, je m’amende et pour cette seule fois, je vais emploier d’autres moyens ». Il prie son confrère de le recommander à La Harpe, en lui représentant « que son amitié pour Mr de Voltaire qui aima mon enfance, et a qui je suis allié, son amitié pour moi-même qui n’ai rien fait pour la perdre, si ce n’est Numa, sembleraient devoir m’assurer un appui dans lui ; et que de le voir, contre moi ne fera pas beaucoup d’honneur ni a moi, ni peut etre a lui, je laisse tout cela a votre prudence, et a votre amitié »… Il admire les vers charmants de son confrère, évoque la mort du pauvre M. d’Argental, puis revient à l’affaire de l’Académie : « Mr Garat se presente aussi, et divisera peut etre la faction Suard qui est Vic d’Azir ». Il compte sur M. de Beauvau et sur Sedaine… « Mais enfin la journée sera chaude, elevés vos bras au ciel, en ma faveur, et Amalec tombera sous les coups d’Israël »… [Florian sera élu le 6 mars , et reçu le 14 mai par Sedaine.]

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