Catalogue Automne 2017

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  • 044. Jeanne Louise Genet, Madame CAMPAN (1752-1822) lectrice de Mesdames filles de Louis XV, secrétaire et confidente de Marie-Antoinette, institutrice et pédagogue, elle dirigea la Maison d’éducation de la Légion d’Honneur d’Écouen

  • 044. Jeanne Louise Genet, Madame CAMPAN (1752-1822) lectrice de Mesdames filles de Louis XV, secrétaire et confidente de Marie-Antoinette, institutrice et pédagogue, elle dirigea la Maison d’éducation de la Légion d’Honneur d’Écouen Image
  • L.A., Mantes 16 novembre 1819, à une ancienne élève ; 4 pages in-4 (portrait joint). Longue lettre sur son œuvre à la Maison d’éducation de la Légion d’honneur, et sur la religion. …« Vous m’aidez à justifier à légitimer l’épitaphe que je me suis choisie et qui sera sur la pierre qui protégera mon repos. – De son vivant elle fut utile à la jeunesse et aux infortunés. Voilà le vrai, je n’ai jamais été rien au dessus, et vous m’aidez encore à suivre une pente si douce, où j’étois arrêtée par mes infortunes, je vous dois à vous et à mes bonnes filles, de pouvoir agir selon mon cœur quand je ne suis plus rien. J’en suis touchée jusqu’aux larmes. J’en suis vaine, non de cette blamable vanité qu’on nomme orgueil, j’en ai été faussement accusée dans un monde méchant, l’enthousiasme prend trop souvent aux yeux de ceux qui n’en ont point, l’apparence de ce vice, j’en serai blanche aux yeux du Juge Suprême dans un monde meilleur, quand l’Empereur me donna les plus grands dégouts à Ecouen en faveur de cette petite médiocre Me du Bouzet, et cela pour faire mousser son second établissement, je fus dans ma tribune prier et remercier Dieu de m’avoir envoyé ces déplaisirs, craignant d’être trop orgueilleuse des succès du bel établissement que j’avais organisé avec tant de soins et de travaux – on est revenu, j’en ai été chassée, de quoi pourrois-je etre fierre ? d’avoir formé de bons cœurs, des âmes sensibles, courrageuses et vous êtes la vraie source de mon unique vanité »… Sa piété est toute dans son cœur, et ne doit rien aux confréries locales, dont elle parle avec dédain. « Trop souvent dans notre histoire les édifications spectaculeuses, se sont mêlées à des crises politiques, l’amour de Dieu doit être séparé des intérets de la terre, la religion doit épurer les cœurs, fonder la morale, et ne pas porter les hommes vers des especes de combats contre l’opinion, elle doit éclairer, guider, ramener, et non pas entraîner par de turbulentes démonstrations qui excitent de passageres ferveurs font beaucoup d’hipocrites, et animent les incrédules ; on doit les craindre ces incrédules, il y en a eu qui écrivoient trop joliment comme un certain Voltaire, par exemple ; on doit éviter de faire aller leurs plumes comme on doit craindre de faire sortir l’épée de son fourreau. Chacun fait sa religion quoique le code en soit universel »… Elle raconte quelques extravagances des confréries de Mantes, puis parle du Salon, qu’elle regrette d’avoir manqué, car elle eût été heureuse d’admirer les productions d’Horace… Elle parle aussi de sa pauvre Julie, née artiste : « Elle a bien regretté de ne pouvoir consulter votre célebre mari sur sa Sainte Reine, mais elle ne le pouvoit pas. – Je crois l’avoir bien servie en la retirant de l’atmosphere bourgeois de l’attelier de R. Le F. […] procurez lui la bienveillance de Monsieur de Forbin »…

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