Catalogue Automne 2017

L.A.S., La Ferté Beauharnais par Orléans 4 novembre 1808, à son neveu le Prince Eugène de BEAUHARNAIS ; 3 pages et demie in-4. Récemment révoqué de son ambassade en Espagne, il se plaint de l’injustice de l’Empereur à son égard, et prie son neveu d’intercéder en sa faveur. Il remercie son neveu de sa lettre, qui lui a fait beaucoup de bien : « il m’est doux et consolant dans ma position de trouver un ami, et dans cet ami, un neveu tendrement aimé ». Son cœur est « toujours fidèle, soumis et dévoué à mon souverain, je ne réponds que par le silence, l’obéissance et la résignation. Si Sa Majesté imp. avoit daigné m’entendre, peut-être auroit-elle apprécié mes démarches ». Il n’a fait qu’obéir et agir selon les instructions, mais n’a jamais reçu de réponse sur la marche à suivre ; il a choisi le moindre des maux : « La politique réclamoit une victime, j’ai été choisi […] rien ne seroit arrivé, si on avoit fait un tout autre choix, que celui de plusieurs qui sont venus fondre en Espagne ». Il se dit « dégoûté d’un métier où la probité, le zèle et le dévouement ne suffisent toujours pas ». Il ne demande que de quoi régler ses dettes, « que je n’ai faites que pour la gloire de mon maître, une juste indemnité pour la perte de tous mes effets, mobilier, argenterie etc. avec une aisance comme doit l’avoir celui qui a l’honneur de se tenir aussi prêt à la famille impériale. Je n’ai jamais eu d’autre ambition que celle de procurer à mon souverain tout mon dévouement. J’ai rempli ma tâche avec honneur et désintéressement, je ne demande qu’à vivre tranquille »… Il intercède également en faveur de son beau-frère, que la situation met également dans la gêne, notamment dans ses projets de mariage avec « la seconde des demoiselles de Leoprechting de Heidelberg, dont la sœur aînée avoit été honorée des bontés et de l’interest particulier de la princesse Augusta »…