Catalogue Automne 2017

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  • 004. Marcel ARLAND (1899-1986) écrivain

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  • 10 L.A.S., 1946-1948, à Joë BOUSQUET ; 20 pages in-8 (2 lettres avec trous de classeur). Belle correspondance littéraire. 1946. 28 septembre. Son Meneur de lune l’a ému. « Voilà longtemps que je veux vous écrire, vous dire combien j’apprécie votre œuvre, combien je suis sensible à votre voix »… 1947. Brassac vendredi 5 [septembre]. « La plus belle journée de l’été aura été celle que j’ai passée à Carcassonne. Je ne vous apprends rien, n’est-ce pas, en vous disant que la sympathie que j’avais pour vous est devenue une affectueuse amitié. Je pense à vous désormais comme à l’un de mes très proches. C’est beaucoup déjà qu’une journée nous fasse connaître un homme ; mais celle-là m’a aussi aidé à mieux comprendre votre œuvre »… Il a eu grand plaisir aussi de son envoi du dessin de PICASSO, « plein d’esprit », et du poème d’ELUARD… 3 et 13 octobre. Il parle des difficultés à organiser les Cahiers de la Pléiade, de l’éventuelle réédition des deux petits romans de Mme de DURAS recommandés par Bousquet, et de Fragoletta de LATOUCHE, dont il a retrouvé le thème dans un manuscrit qu’il vient de lire pour la N.R.F. Il parle aussi de la collection qu’il dirige chez Stock, « À la promenade »… 10 novembre. Il a lu Mme de Duras : « Ourika est plaisant ; mais Édouard est très curieux, très remarquable, et je vous remercie de me l’avoir fait connaître ». Il tâche de le placer dans sa collection « À la promenade », à côté d’autres textes peu connus de Montesquieu, Mlle Aïssé, Marmontel, Tristan, Schiller, Restif, etc. Il a relu PROUST : « Curieuse impression de monde gratuit, presque chimérique, mais enfin créé par l’angoisse, l’humiliation et la cruauté. La psychologie m’en semble surfaite, mais non la valeur poétique »… 24 décembre. Il invite Bousquet à préfacer Mme de Duras, et donne des nouvelles de PAULHAN. Lui-même prépare un Marivaux pour la Pléiade et écrit « une assez longue nouvelle, qui s’appelle Sidobre (du nom du plateau où nous passions nos vacances) »… 1948. 2 janvier. Il déplore que le projet d’Édouard soit tombé à l’eau, et évoque d’autres possibilités de préface pour Stock… 10 janvier. Il propose d’ajouter à l’édition d’Édouard, préfacé par M. Giraud, le texte que Bousquet avait prévu pour les Belles Lectures. Il énumère les autres volumes en préparation ou projetés… 14 mars. Le travail de cet hiver l’a beaucoup fatigué : son édition de Marivaux, un livre sur la peinture, des préfaces de Racine et Mauriac, etc. « Et j’écris lentement, et si excitante que soit une étude critique, je ne trouve de bonheur et de repos que dans une œuvre intime »… Il commente avec admiration La Cousine Zénon, « plus libre que vos textes de l’été dernier, et plus nourri » ; sa « mémoire créatrice » est pleine de séduction et d’enseignement… Il dit aussi son émotion devant les Songes partagés de Paulhan, puis parle de projets pour sa collection : Cyrano, Nodier, contes de la province… 3 mai. Il loue l’étude de Bousquet sur Mme de Duras et Stendhal, puis le remercie des pages dans les Cahiers du Sud, qui lui font comprendre ce qui s’est passé en lui, et dont il avait à peine conscience. « J’étais très conscient de la composition formelle du livre, mais non pas de ce qu’elle supposait, et qui est dû à une évolution naturelle, organique »… 27 mai. « Ce que vous me dites de votre “Paulhan” m’en fait beaucoup attendre. Je doute que Vico ait eu de l’influence sur lui (je me demande même s’il en a eu sur Montesquieu) »…

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